Par
un dimanche de l'année 1833, l'abbé Lebrun, curé
du village, fulmina en chaire contre le comportement de cette
nouvelle génération de jeunes, turbulente,
irrespectueuse, irréligieuse, et fretin du diable.
Les jeunes gens de Lommerange
étaient nommés "les bieus" (les boeufs),
caricaturés comme étant de forte constitution,
très entêtés, très lents à
comprendre, l'esprit pesant. A cette époque, ces jeunes gens
ne manquaient aucune occasion de s'amuser, danser, se quereller. On
les retrouvait à toutes les fêtes patronales des
environs où ils étaient craints comme bagarreurs. Cette
situation déplaisait au curé qui en souffrait beaucoup.
Il voyait dans cet esprit nouveau, entré dans les moeurs de
ses ouailles, le pire des malheurs.
statue
de St Léger, en bois
|
le
même, sur le fronton de
l'église
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Un dimanche en chaire, il tint
à morigéner les assistants avec un conte :
"Un jour de carnaval dans la commune
où j'étais précédemment, un jeune homme
s'était déguisé en se couvrant d'une peau de
boeuf empruntée à un boucher. Soudain, deux cornes
poussèrent à son front : il ressemblait à un
minotaure. Le jeune homme était bien peiné, personne ne
pouvait l'aider dans sa triste situation. Il sollicita t'intervention
du Saint Père. Celui-ci pria et tout à coup les deux
cornes disparurent."
statue de St
Léger, en bois, dans l'église
Très offusqué et
choqué par ce récit, et surtout vexé que le
desservant eût juste choisi l'animal domestique figurant dans
le blason populaire pour illustrer son conte, le maire adressa le 10
mai 1833 un rapport au sous-préfet de Briey. Il signala la
singulière conduite du curé au prône, ajouta
qu'il ne cessait de donner aux enfants le surnom de"caniche" au lieu
de les instruire convenablement, bref qu'il n'avait fait jusqu'ici
aucun bien dans la paroisse. En même temps, il transmit une
plainte pour insultes graves à M. Rollin, juge de paix
à Audun-le-Roman. Après enquête sur place, le
tribunal établit un rapport qui fut présenté le
25 juin 1833 au sous-préfet. L'évêque ne pouvant
accepter que des notables fussent chargés de rendre compte des
enseignements faits à l'église, l'abbé Lebrun
alla desservir la paroisse de Many.
statue de St
Léger sur le fronton de l'église - début du XVIe
siècle
L'histoire des
"matrones"
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"Matrone" était le terme
employé au moyen-âge et aux années
antérieures à 1789 pour désigner...la sage femme
!
Cette dernière était
nommée par une assemblée des femmes du village ainsi
que du curé. Après une enquête sur sa
compétence et sa moralité, elle était
"examinée" par le curé de la paroisse pour juger si
elle pouvait assumer cette fonction.
Qu'elle ne sache ni lire ni
écrire était de second ordre. Lors de sa nomination et
après avoir été élue, le curé
proclamait au prône de la messe dominicale le nom de
"l'obstrétix jurata" (sage femme assermentée).
A la naissance d'un enfant et si
celui-ci présentait un risque de danger de mort, la matrone
devait administrer le sacrement du baptême. S'il survivait, il
était rebaptisé "sous condition" par le curé du
lieu.
Bon Dieu de
Pitié, dans l'église
Plusieurs cas de baptême par la
sage-femme eurent lieu à Lommerange :
- Loue Dieudonné né
le 19 novembre 1707 a été baptisé par Anne
Clément, sage-femme de Lommerange, le jour dit, à
cause du danger de mort dans lequel il était. "Cet enfant a
été rebaptisé le 20 du mesme mois, par moy
J.F Collas preste et curé de Lommerange."
- Louis Nicolas, né le 30
novembre 1732, fils de Nicolas Barbier, a été
baptisé à la maison par Marie Adam sage-femme de
Lommerange à cause du danger de mort où il se
trouvait. "A été rebaptisé sous condition
après avoir examiné comment la chose c'était
passé, par moy prestre et curé :
J.F.Collas."
Source : Archives
Communales de Lommerange
Bon Dieu de
Pitié - date : 1530
Quelques noms de sages-femmes
:
- Marie Adam, veuve de PONCIN
Nicolas, âgée de 60 ans, élue le 11 juin 1719
par l'assemblée des femmes à la pluralité des
suffrages. "Examinée par le curé et a fait serment
entre mes mains, elle est capable de donner le St Sacrement du
baptême."
- Marguerite Caucheur, veuve de
MARASSE Louis, âgée d'environ 45 ans, élue le
26 décembre 1739 comme matrone avec les mêmes
modalités (ne sait pas écrire).
- Jeanne Frédérique,
veuve de STORAY Etienne, âgée de 44 ans, élue
le 1er septembre 1749 (sait écrire).
Source : Pouillée
pour la cure de Lommerange -Archives de Thionville
vitrail "la
Nativité", dans l'église St Léger de
Lommerange
Quelques professions
exercées en 1760
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- François Damermon :
Charbonnier
- François Godard :
Tisserand
- Jacques Priscal : Manouvrier
- Pierre Gredt : Charpentier
- Charles Simonin : Cordonnier
- Jacques Corvisie : Tisserand
- Baptiste Evrard : Tailleur
- Etienne Nicolas : Bourrelier
- Jacques Clausse : Laboureur
- Jean Mangin : Laboureur et Maire
pour le Roy
La Révolution Française
de 1789 cimenta les éléments de la Lorraine en quatre
départements : la Meuse, la Meurthe, les Vosges et la Moselle.
En 1802, Lommerange compte 232
individus, 55 maisons et 699 hectares de terrains productifs. (1)
Source : Statistique
Historique de la Moselle- 1844 - AD de Metz
la forêt de
Lommerange sous la neige
La construction "du pont sur le
Conroy dans la forêt Royale" est réalisée en 1802
après un vote à l'unanimité du conseil
municipal.
Suite à la défaite
française à Waterloo le 18 juin 1815, la région
fut occupée par les troupes prussiennes et russes.
Une certaine tentation d'émigration a dû se faire, car
un avis est publié le 11 février 1817 à
Karlsruhe, qui est le quartier général de la
délégation Russe : "Les Etats de l'Empereur de Russie
déclarent que, pour l'émigration en Russie,
l'émigrant devra fournir une permission de son gouvernement
qui l'y autorise et que l'émigrant justifie d'une fortune
égale à 600 francs qu'il a l'intention d'emporter avec
lui en Russie, attendu qu'il ne sera délivré aucune
indemnité de route à ces nouveaux colons."
M. Lachanède, préfet de
la Moselle, apprenant ces faits, délivre une circulaire
à tous les maires : "qu'ils auront soin de ne rédiger
aucun certificat qui aura pour objet l'émigration en Russie".
Source : Recueil
administratif de la Moselle - 1844 - AC Lommerange
le lavoir en cours de
restauration (2004)
Description du mobilier
d'une maison en 1826
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Il s'agit de l'inventaire
dressé lors du décès de Mme Duval, née
Nicolas :
Dans la cuisine prenant jour
sur la rue se trouvent une cheminée à l'âtre, une
crémaillère, deux chenets, un soufflet, deux chaudrons,
une pelle à feu, une paire de pincette et un petit
tire-braise. Se trouvent aussi une cuillère à pot et
une écumoire.
Au milieu de la pièce, il y a
une table en chêne à pieds fixes, dix chaises
foncées en jonc, un petit buffet en chêne fermant
à quatre volets et un tiroir avec garniture en cuivre.
Dans le buffet se trouvent
:
- Trois cuillères en
étain
- Quatre fourchettes en fer battu
- Une poêle à frire,
un poêlon
- Un panier à salade en fil
de fer
- Cinq plateaux en tôle, dont
un en tôle battu.
Comme vaisselle, on trouve quatre
pots et trois cruches en grès, un petit pot en faïence et
une gamelle en terre. En ouvrant l'autre porte, il y a deux pots,
trois casseroles, une marmite, un gobelet.
A la fenêtre de la cuisine est
accroché un grand rideau de croisée en calicot
jaune.
la chapelle Ste
Apolline, sur la route de Fontoy
Dans la chambre
Une fenêtre avec un grand
rideau de croisée en calicot avec sa tringle en fer.
Accrochés au mur, deux miroirs et un Christ en cuivre.
Un lit en bois de chêne avec rosaces et garnitures en cuivre,
sur lequel se trouvent une paillasse, un plumeau, une taie de plumon,
deux draps, deux traversins et une couverture en coton.
En ouvrant ta porte, le lit est
caché par deux grands rideaux en calicot. Dans l'encoignure de
droite, un fourneau en fonte avec tourtière. A gauche, une
horloge avec sa boîte en chêne, garnie de cuivre. A
coté du lit, une petite table en chêne à pieds
fixes.
A la bûcherie
Un coffre en chêne, une hotte,
25 litres d'avoine, 5 kg de lard, un vieux dressoir
démonté, 6 paquets de rames de fèves, un cuveau
et un broc. Cinq fagots et quatre stères de bois.
la Croix du chemin
de Sancy
Quelques professions
exercées en 1867
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- André Jean-Pierre :
Bûcheron
- Belvaux Étienne :
Propriétaire
- Bernardin : Bûcheron
- Clausse Alexis : Tisserand
- Clausse Jean-Pierre : Tisserand
- Collignon Jean-Pierre :
Charpentier
- Cordonnier Hubert : Tourneur
- Dameron : Manoeuvre
- Danermont Étienne :
Bûcheron
- Devaux Jean-Pierre : Cultivateur
- Didion Sébastien :
Cultivateur
- Evrad Nicolas : Cultivateur
- Fournier : Curé
- Gillant Auguste : Maréchal
Ferrant
- Gramisse Jean-Baptiste :
Propriétaire
- Guyot Jean-Baptiste : Tonnelier
- Kail Jean-Pierre : Bûcheron
- Kiffert Pierre : Cordonnier
- Lefort François : Cloutier
- Lefort Julien : Scieur de long
- Lescanne Pierre :
Propriétaire
- Lescanne Pierre-Nicolas : Maire
- Labeaume Nicolas : Charron
- Mangin Dominique (veuve) :
Buraliste
- Mirjolet Louis :
Cultivateur
- Moreaux Jean : Cabaretier
- Nicolas Nicolas :
Charron
- Nicolas Julien : Cultivateur
- Nicolas Joachim :
Propriétaire
- Nivelet Nicolas : Instituteur
- Robert Pierre :
Propriétaire
- Thomas Jacquet : Carrier
- Webert Jean :
Tisserand
A Lommerange, on fête la
Saint Léger !
Source
:
textes et photos
proviennent du site officiel de Lommerange. Vous y
découvrirez quantité d'autres très jolies photos
de ce paisible village mosellan.
Son adresse :
http://www.lommerange.fr
https://www.stleger.info