Ils mettent à disposition la chapelle de leur domaine

 

Il s'agit d'un article publié dans L'Eveil Normand le 25 septembre 2021 et écrit par François Lefebvre (source en bas de page) :

"Alexandre et Véronique Ippolito, qui possèdent le château de Saint-Léger (Eure) veulent faire connaître leur domaine en mettant à disposition la chapelle de la propriété.

 

Alexandre et Véronique Ippolito, heureux propriétaires du domaine du château
©François Lefebvre, comme toutes les photos

 

S’il y avait plus d’amoureux des vieilles pierres comme Alexandre et Véronique Ippolito, nous n’aurions pas recours au loto du patrimoine, pour sauver nos monuments.
Ils habitaient Thevray quand, il y a trois ans, sur un coup de cœur, ils ont acheté le domaine du château de Saint-Léger, au Plessis-Sainte-Opportune, près de Beaumont-le-Roger.
"Nous n’avions pas de projet, cela nous est tombé dessus", raconte Alexandre. En quelques années, ce couple a restauré avec goût et durablement, la magnifique chapelle et l’élégant colombier de la propriété.
Quelle rapidité, quelle efficacité alors que nous avons mille exemples d’églises ou de bâtiments en ruines, dans nos villages !

 

Des manifestations culturelles

 

Lui est avocat d’affaires au barreau de Paris, elle, est présidente de l’Association des amis de Saint-Léger, la structure qui a vocation à faire vivre le domaine, en l’ouvrant aux habitants.
"Nous avons une responsabilité", confie Alexandre Ippolito. "Il faut que ce patrimoine soit sauvé et transmis. Pour cela, il doit vivre."

Faire découvrir ce joyau normand, c’est un objectif pour le couple qui entend donc mettre à disposition la chapelle, pour qu’elle accueille des mariages, des baptêmes ou encore des concerts, via l’association qui compte déjà trente membres, pour la plupart des habitants du village du Plessis-Sainte-Opportune.

L’édifice peut accueillir de 60 à 80 personnes. "Ce ne sera pas le Puy du Fou non plus !", plaisantent les deux époux, qui promettent cependant de beaux moments.
Ce lieu de culte, et par la force des choses, de culture, ne doit surtout pas tomber dans l’oubli. L’investissement des habitants serait une aide de taille en matière d’entretien.
De surcroît, les quelques dons récoltés à l’occasion de ces évènements serviront au fonctionnement de l’association, pour couvrir l’assurance ou encore le coût de l’électricité.

Les journées du patrimoine ont constitué un test ce 18 et 19 septembre. Les visiteurs ont découvert un patrimoine rural prestigieux, encore trop peu connu, grâce à la visite guidée de Véronique Ippolito.

 

Le château trône dans un parc de 27 ha, à l’anglaise.

 

Contemporain du château de Beaumesnil

 

Le château de Saint-Léger est contemporain du château de Beaumesnil, achevé la même année (en 1640), sous le règne de Louis XIII.
À l’origine, "il y avait comme à Beaumesnil un toit pentu". L’actuelle toiture à la Mansard a été rajoutée au XVIIIe.
À la même époque, la façade est reprise : quatre fenêtres sont symétriquement rajoutées en plus de l’avant-corps monumental.
Cet ajout donne à l’ensemble une harmonie mais gomme l’aspect quadrillé du dessin en losange, caractéristique de l’art normand.

 

Le colombier, de nouveau coiffé

Mêmes croisillons. Le Colombier, de même facture que le château, est daté du XVIIe et a été modifié au XVIIIe. Là encore, une restauration a permis de rendre sa superbe à la bâtisse. En mars 2020, Alexandre et Véronique Ippolito fait reprendre les parties basses, la corniche et surtout la charpente. En outre, ils ont rétabli une toiture en petite tuile. "Il y avait auparavant du papier goudron de 20 ans, déchiré", se souvient Véronique.

Petite curiosité, il y a un niveau sur la façade. Pourquoi ? Parce que ce colombier a été en quelque sorte, "transformé en château d'eau". Un puits, maçonné au XIXe, alimentait un réservoir encore en place et installé sous la toiture.

 

La partie la plus ancienne de la chapelle, ancienne église paroissiale
de Saint-Léger, sur la commune du Plessis-Sainte-Opportune.

 

La chapelle retrouve son intégrité et sa vocation

 

Ancienne église paroissiale de Saint-Léger, l’édifice est vendu à la Révolution en tant que bien national. C’est à cette époque qu’elle est ajoutée au domaine.
La partie en silex est la plus ancienne, côté chemin. "Elle est fin du Xe siècle, d’après les prélèvements de Nicolas Wasylyszyn", l’adjoint de l’Architecte et du patrimoine de l’Eure.

 

L’intérieur de la chapelle, remis en l’état par les époux Ippolito.

 

Réfection du portique en chêne

 

Le bâtiment a retrouvé son intégrité en un peu plus d’un an, entre mars 2020 et avril 2021.
Le chantier n’était pas une mince affaire. "Il restait des tuiles d’un côté, le reste s’était effondré à l’intérieur."
De surcroît, des arbres poussaient sur les contreforts et des fissures apparaissaient sur les murs latéraux.
En fait, le clocher de cinq tonnes ne tenait plus sur le portique en chêne qui le soutenait. Il a donc fallu changer trois pièces de bois sur quatre pour répartir de nouveau le poids et soutenir le clocher.
Puis les lambris des voûtes ont été replacés. Le résultat est spectaculaire !

 

Alexandre et Véronique Ippolito ont aussi remis en place un statuaire,
des objets liturgiques et un chemin de croix.

 

Dans le chœur,gisait entre un et deux mètres de lambris. Restaient les bancs, le confessionnal et la poutre de gloire.
"Il ne fallait pas attendre trop", se souvient Alexandre Ippolito. À partir des gravats, le couple a reconstitué le puzzle du maître-autel, en petit morceau.

Alexandre et Véronique Ippolito ont aussi remis en place un statuaire, des objets liturgiques et un chemin de croix "pour que ce soit à nouveau un lieu de culte".
Les vitraux signés Duhamel-Marette (la manufacture d’Évreux) feront l’objet d’une restauration ultérieure.

 Source : https://actu.fr/normandie/le-plessis-sainte-opportune_27466/dans-l-eure-ils-mettent-a-disposition-la-chapelle-de-leur-domaine_45149308.html

 

les églises et le château

 

 

 

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