Successivement
écrit "
Gosnacum, Gotnai" (1139) et "
Gosnaium" au
XIVe (Cartulaire des Chartreuses), l'orthographe actuelle
Gosnay n'apparaît qu'au XVe.
L'église du village,
dédiée à Saint-Léger, fut longtemps
"secours" d'Hesdigneul les Béthune. Pourtant,
Rodière, dans son recensement des curés du
Diocèse d'Arras, cite en 1507 "Sire Pierre Le Riche,
curé à la Bouchière, Ruict et Gosnay" (il
n'est pas fait état d'Hesdigneul).
Il signale le 11 décembre 1582 "la consécration de
l'église par Mathieu Moullart qui place dans les autels des
reliques des Saints Basile, Hugues, Marguerite et Anastasie" (Ms
192 n° 3 des Arch. Départ. du Pas de Calais).
Or un compte de l'Hôpital Saint-Jean
l'Évangéliste de Gosnay, pour la période
1590-1591, évoque "Sainte Marguerite, patronne de
l'église de Gosnay". Ce vocable n'apparaissant plus
ensuite, on peut penser qu'il s'agissait non pas de l'église
mais de la chapelle de l'hôpital.
l'église Saint
Léger de Gosnay
à droite, illumination du clocher datant de 1519 en
décembre 2004
A lépoque de Mahaut, une
vie intense règne certainement le long de la rivière.
Les deux Chartreuses attirent une foule de personnalités. Le
château est le témoin de fêtes et de
réceptions comme on aime les imaginer en cette fin du Moyen
Age. Cette terre est foulée par les plus grands personnages de
lépoque : Philippe le Hardi, Jean sans Peur, Philippe le
Bon, Charles le Téméraire, son fils Charles Quint qui
fut le dernier grand visiteur du château.
C'est avec les matériaux récupérés parmi
les restes du château que l'on construit en 1519 la tour de
l'église qui n'est à l'époque qu'une tour de
guet.
La nef et le choeur de la
première église furent entièrement
démontés et reconstruits en 1745-1746.
Un décret de 1791 impose la fermeture des églises.
Gosnay est l'une des premières communes à voir son
église interdite au culte. Vendue comme bien national en 1791
par le Conseil du District révolutionnaire de Béthune,
longtemps utilisée comme grange, elle fut rachetée par
la municipalité vers 1815.
Durant les deux dernières guerres, elle subit des
dégâts. La voûte et les vitraux sont refaits.
Elle renferme les copies des objets classés provenant des
Chartreuses.
Elle renferme également un
trésor... pour les yeux. Dans le cadre de
l'aménagement du chur de l'église, l'artiste
peintre René Ducourant offrira un ensemble de 70 à 80
tableaux et les cartons de 12 vitraux après la
réhabilitation du bâtiment-église St
Léger, dans le cadre du grand projet de "l'Unité
Sacré Contemporain de Saint Léger de Gosnay". Le 15
décembre 2000 a eu lieu l'inauguration de la 1re tranche de
cet aménagement.
La
Nativité, l'un des tableaux de René
Ducourant
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La
Nativité
Faisant
suite à l'Annonciation, Marie met l'enfant
Jésus au monde. Les trois personnages principaux de
la scène sont baignés dans un halo de
lumière. Des rois offrent leurs présents et
brûlent de l'encens.
Ce tableau
ne se trouve pas dans l'église.
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Saint-Léger,
patron de la paroisse
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Saint-Léger (en latin
"Leodegarius") est fêté le 2 octobre. Né
vers 616, sa légende prétend qu'il était de sang
royal et qu'il se voua dés son jeune âge à
l'église. Il vécut à la cour des Rois
Mérovingiens, notamment auprès de Clotaire II. D'abord
ministre de Childéric II, roi d'Austrasie, il devient
rapidement archidiacre de Poitiers, puis abbé de Saint-Maxent
vers 635. Appelé à la cour de Sainte-Bathilde, il est
nommé Évêque d'Autun vers 663. Étroitement
mêlé à la politique de son temps, il entre
rapidement en conflit avec le maire du palais, Ébroïn et
subit l'emprisonnement à Fécamp et plusieurs martyrs.
Il aura les yeux crevés avant d'être
décapité le 3 octobre 679 dans les environs
d'Arras.
La Cène, l'un
des tableaux de René Ducourant, dans l'église St
Léger de Gosnay
Le récit de son martyre par
"Surius et Molanus" précise "qu'il resta vivant,
debout, sans tête, pendant une heure et fut jeté
à terre d'un coup de pied de son bourreau qui en mourut
également".
Il fut inhumé dans une petite chapelle du village de Serchin
(aujourd'hui Sus Saint Léger), au diocèse d'Arras,
près de Lucheux. (in "Le diocèse d'Arras", par
Monseigneur Lestoquoy, 1949).
Son successeur à l'évêché d'Autun, voulut
récupérer son corps, mais celui d'Arras, Vindicien,
s'opposa au transfert des reliques. Les restes de Saint-Léger
furent finalement transférées à l'Abbaye de
Saint-Maxence, le diocèse d'Arras conservant le "chef"
du saint.
Dans le petit
oratoire à l'entrée de l'église, le vitrail de
Saint Léger
D'un diamètre
de 0m70, ii présente le saint patron de
léglise.
Martyr des premiers temps de lEglise, Léger fut
évêque dAutun.
Lartiste a représenté en bas à droite sa
mitre accompagnée de la palme du martyr.
Mais ce qui intéresse l'artiste, cest, plus que des
titres honorifiques, lamour de Saint Léger pour les plus
humbles. Il nous le montre bénissant un pauvre, simple
silhouette habillée de rouge et violet sur la gauche.
Le vitrail, daprès un carton de René Ducourant, a
été réalisé gracieusement par Claude
Barré, Maître-verrier à Lille et Amiens, pour
Noël 2000.
Aujourd'hui encore, pas moins de 53
églises du Pas de Calais sont dédiées à
Saint Léger (Allouagne, Hermin, Lens, Vendin le Vieil, ...),
dont 32 dans l'ancien diocèse d'Arras et 21 dans celui de
Thérouanne, devenu plus tard, diocèse de Boulogne.
"Il est superflu de dire que les prières en sa faveur
prodiguèrent de nombreux miracles au cours des siècles
passés" disait Monseigneur Lestoquoy (Le diocèse
d'Arras, 1949).
On ignore toutefois pourquoi ce saint, si populaire dans le Nord de
la France et la Belgique, où 45 localités portent le
nom, fut choisi à Gosnay. Il est toutefois permis de penser
que l'Évêque d'Arras, pour bénéficier de
la dîme de Gosnay, n'a pas été étranger au
choix de la dite dédicace.
Remerciements à M. Roger
Potier et M. Jean Capelle, pour leurs recherches
Pour poursuivre la visite :
courte vidéo ici (30
secondes) :
visite de l'église Saint-Léger de
Gosnay
https://www.stleger.info