octobre 2016 / mai 2017 - des migrants à aint Léger la ontagne
 

 

 

lundi 3 octobre 2016

Saint-Léger-la-Montagne va accueillir
une cinquantaine de migrants venus de la jungle de Calais

France Bleu Limousin - article de Nathalie Col

 

Alors que les discussions sont officiellement toujours en cours entre la préfecture et les communes pour créer 900 nouvelles places d'accueil de migrants en Nouvelle Aquitaine, en coulisses ça avance. Ainsi une cinquantaine de migrants devraient bientôt arriver à Saint-Léger-la-Montagne.

 

le centre de vacances du comité d'entreprise de la SNCF, à Saint Léger la Montagne © Radio France - Nathalie Col

 

Ce sont essentiellement des hommes, de cinq nationalités différentes qui seront accueillis dans un centre de vacances appartenant au comité d'entreprise de la SNCF et situé dans le bourg de Saint-Léger-la Montagne. Gisèle Jouannetaud, la maire de la commune, l'a appris par un coup de fil de la préfecture il y a quelques jours. La préfecture de la Haute-Vienne qui se refuse pour l'instant à communiquer sur le sujet durant cette "phase de concertation destinée à définir les lieux et structures d'hébergement et les associations qui accompagneront les personnes accueillies."

Reste que dans le village, on s'interroge. A commencer par la maire qui se demande justement comment et par qui ces migrants vont être pris en charge. Car de son côté, la commune de 330 habitants n'a "pas les moyens financiers et humains" de s'en occuper. Il n'y a pas d'association d'entraide capable de jouer ce rôle à Saint Léger-La-Montagne, dont une partie importante de la population est plutôt âgée. L'élue attend donc des précisions et organisera dès que possible une réunion, pour informer ses administrés.

 

un accueil pour quelques mois

L'été dernier ce centre de vacances a accueilli en moyenne 80 enfants par semaine mais d'ici quelques jours ou semaines il servira donc pour une cinquantaine d'adultes, soit l'équivalent de 15% de la population du village. C'est autant que le nombre de personnes accueillies dans le centre de Peyrat le Château, également en Haute Vienne, qui est à l'heure actuelle la plus grosse structure du genre, en Nouvelle Aquitaine. Et selon les informations que Gisèle Jouannetaud a pu glaner auprès de la préfecture, l'accueil dans le centre de vacances de sa commune devrait durer jusqu'à fin avril ou mi-mai.

 

 


 

 

mardi 4 octobre 2016

Saint-Léger-la-Montagne se prépare à les accueillir
une cinquantaine de migrants annoncée

Le Populaire du Centre

 

Fin septembre, Gisèle Jouannetaud, maire de Saint-Léger-la-Montagne, a été avisée par la préfecture de la Haute-Vienne de l'éventuelle arrivée d'une cinquantaine de migrants en provenance du Pas-de-Calais.

 

Hier, Gisèle Jouannetaud, maire de Saint-Léger-la-Montagne, a visité le centre de vacances SNCF susceptible d'accueillir la cinquantaine de migrants annoncés, avec des responsables de l'entreprise ainsi que des représentants de l'Etat et de l'Adoma

 

Il s'agirait d'Afghans, d'Irakiens, de Libyens et Syriens. Aussitôt avisée, Mme le maire a réuni le conseil municipal pour tenir tout le monde informé. Aujourd'hui, elle attend des précisions quant à l'accueil de ces migrants. Elle s'interroge sur la réaction de ses administrés et sur l'isolement de ces migrants dans une commune qui ne dispose pas de commerce.

 

arrivée prévue le 15 octobre

Ils devraient être logés dans un centre de vacances appartenant à la SNCF. D'après Mme le maire, c'est la Banque alimentaire qui pourrait apporter les repas mais Gisèle Jouannetaud ignore encore le nom de l'association ou de la structure qui prendra plus globalement en charge ces personnes. Une prise en charge qui devrait se prolonger jusqu'en mai.

Ce lundi après-midi, le village de Saint-Léger-la-Montagne a reçu quelques visites. Des responsables de la SNCF et du comité d'entreprise, mais aussi des gens de la préfecture et de l'Adoma (ex-Sonacotra, spécialisée dans l'insertion par le logement). Une visite de l'établissement SNCF a été faite. Il reste aux responsables à décider si la structure va pouvoir recevoir ces cinquante personnes et qui va faire quoi. Apparemment, beaucoup de points sont positifs. L'arrivée doit avoir lieu le 15 octobre.

 

 


 

 

 

 


 

 

lundi 17 octobre 2016

l’accueil de réfugiés divise les habitants d’un village

reportage du journal télévisé de 13h présenté par Jean-Pierre Pernaut sur TF1

 

Le démantèlement de la "jungle" de Calais a commencé depuis quelques semaines, les 12 000 migrants du camp sont progressivement répartis sur tout le territoire français. A Saint-Léger-la-Montagne, un petit village de la Haute-Vienne, une cinquantaine de migrants sont attendus, ils seront hébergés dans un centre de vacances de la SNCF mais leur venue ne fait pas l’unanimité auprès de la population.

 

 

pour voir le reportage du JT de 13h de Jean-Pierre Pernaut sur TF1

 

 


 

 

vendredi 28 octobre 2016

St-Léger-la-Montagne : 47 migrants ont été accueillis dans la nuit

France 3 Nouvelle Aquitaine - par Lucas Hobé

 

Dans le cadre de l'évacuation de la Jungle de Calais, 47 migrants sont arrivés à Saint-Léger-la-Montagne (Haute-Vienne) dans la nuit du 27 au 28 octobre.

 

démantèlement de la Jungle de Calais © Max PPP

 

47 migrants ont été accueillis au centre d'accueil et d'orientation de Saint-Léger-la-Montagne dans la nuit du jeudi 27 au vendredi 28 octobre.

Tous adultes, ils sont originaires d'Ethiopie, du Soudan, d'Irak, de Somalie et du Mali. Ils ont été pris en charge dès leur arrivée, après un long voyage en autocar. "Nous veillerons à ce que leur sérénité et leur tranquillité soient assurées" indique dans un communiqué la Préfecture de la Haute-Vienne.

Outre l’hébergement et la restauration, ils bénéficieront d'un accompagnement sanitaire et social mais aussi administratif notamment pour les demandes d’asile.

 

87 migrants accueillis en Haute-Vienne

Au total, 87 migrants ont été accueillis en Haute-Vienne dans les deux centres d'accueil et d'orientation (CAO) de Saint-Léger-la-Montagne et de Limoges.

Ces deux nouveaux CAO sont gérés par ADOMA à Saint-Léger-la-Montagne et l’AFPA à Limoges, partenaires de l’État qui en assure 100% du financement.

 

© France 3 Limousin

 

La Préfecture de Haute-Vienne indique qu'accueillir ces personnes fuyant les guerres et les persécutions, "c'est avant tout répondre à un objectif humanitaire, celui de leur mise à l’abri."

 

 


 

 

 

 


 

 

mercredi 2 novembre 2016

Limousin : des migrants de Calais sont déjà repartis à pied

France Bleu Limousin - article de Jeanne-Marie Marco

 

En Haute-Vienne et en Corrèze, des migrants de l'ancienne jungle de Calais sont déjà repartis, à la recherche d'une gare.

Cette situation était prévisible. En Haute-Vienne et en Corrèze plusieurs migrants ont déjà quitté leur centre d'accueil. Ils sont arrivés en Limousin il y a tout juste une semaine.

 

le centre d'accueil des migrants à Saint Léger la Montagne © Radio France - Jeanne-Marie Marco

 

déjà 5 départs

Le calme Limousin ne plaît pas à tous les migrants de l'ancienne jungle de Calais. A Saint Léger la Montagne, sur les 47 migrants hébergés, déjà 3 manquent à l'appel, annonce la maire de la commune, Gisèle Jouannetaud. Ces 3 jeunes hommes auraient été vus dans des communes voisines à la recherche d'une gare. À Voutezac, c'est sans surprise le même scénario. Sur les 14 migrants arrivés la semaine dernière, 2 jeunes ont quitté le centre.

À Saint Léger la Montagne, le Centre d'Accueil et d'Orientation est dans le bourg de la commune. Un petit bourg habité par moins de 300 habitants. Ici, à part l'Auberge, il n'y a pas un seul commerce. Les migrants que nous avons rencontrés se sentent perdus au milieu de nulle part. Nadir, un soudanais de 21 ans nous confie qu'il ne va pas rester ici très longtemps "peut être quatre ou cinq jours, ici c'est difficile, on ne voit presque personne, il n'y a pas d'école, il n'y a rien, juste dormir et manger. Si je reste en France, moi je veux apprendre le français pour travailler. Si je vais dans un magasin pour acheter quelque chose, personne ne me comprend."

 

l'entrée de la commune de Saint Léger la Montagne © Radio France - Jeanne-Marie Marco

Nadir explique qu'il ne va pas rester très longtemps en Limousin

Pour rappel, en Haute-Vienne, ils sont accueillis à Limoges et à Saint Léger la Montagne. En Corrèze, ils sont logés à Saint-Priest-de-Gimel et Voutezac. En tout, un peu moins de 200 personnes sont hébergées en Limousin dans des Centres d'Accueil et d'Orientation.

 

demandes d'asile

Ces solutions d'hébergement sont provisoires. Tous les migrants font une demande d'asile auprès de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides. Une fois cette demande enregistrée, quelle que soit la réponse, chaque migrant va recevoir un récépissé. Ce document va leur permettre d'être accueilli dans des Centres d’Accueil de Demandeurs d’Asile (CADA). Il existe en France 31 centres d’accueil pour demandeurs d’asile répartis dans 14 régions. Les migrants sont hébergés durant toute la durée de l’étude de leur dossier de demande de statut de réfugié . En Limousin, les migrants de Calais devraient rester là jusqu'à la fin de l'année selon la Préfecture de la Haute-Vienne.

 

 


 

 

mercredi 23 novembre 2016

un mois après avoir quitté la Jungle de Calais,
les migrants tissent des liens dans un village du Limousin

France Bleu Limousin et France Bleu - par Françoise Ravanne et Isabelle Gaudin

 

Évacués de la Jungle de Calais en octobre dernier, les migrants trouvent petit à petit leurs marques dans le petit village de Saint-Léger-la-Montagne en Haute-Vienne. Ils sont aujourd'hui 35 sur les 47 arrivés fin octobre. Un mois après, France Bleu Limousin est retourné les voir.

 

les 35 migrants accueillis à Saint-Léger-la-Montagne commencent à tisser des liens dans la commune

 

C'est au cœur de cette petite commune située en pleine forêt limousine qu'une quarantaine de migrants est arrivée il y a quasiment un mois. Tous en provenance de la Jungle de Calais. Ces jeunes hommes, Éthiopiens, Soudanais ou encore Somaliens, sont venus se reconstruire à Saint-Léger-la-Montagne, un cadre de vie qui est bien loin de leurs cabanes de fortune de la Jungle.

Ces migrants ont reçu un véritable soutien sur place. Le jour de notre reportage, c'est la Banque alimentaire qui vient leur livrer de quoi cuisiner puis le Secours populaire qui arrive, des sacs remplis de vêtements. Le matin, ils ont aussi droit à des cours de français. Un quotidien qu'apprécie de plus en plus Mohamed, un jeune Éthiopien : "Je suis content d'être ici, on a l'occasion de rire, de plaisanter". Il se souvient de son arrivée il y a un mois : "Il y a beaucoup d'associations qui viennent, et beaucoup de relationnel. Pourtant, au début, quand on est arrivés la nuit en bus dans ce petit village entouré de forêts, on a été un peu apeurés, mais finalement tout se passe bien avec les gens."

"Je suis content, on rit, on plaisante" - Mohamed

 

la Banque alimentaire fait partie des associations qui viennent en aide aux migrants de Saint-Léger

 

Des liens se sont tissés petit à petit avec les habitants de ce village de 300 âmes. Pourtant, ce n'était pas évident au départ, se rappelle Gisèle Jouannetaud, la maire de Saint-Léger-la-Montagne. "Les gens étaient très méfiants, parce qu'ils ne connaissaient pas, on a toujours peur de ce qu'on ne connaît pas. Et puis maintenant, ils disent "on aurait pas cru, mais ça se passe bien ! " Elle raconte combien les gens sont fiers maintenant d'accueillir ces migrants, "même s'il y a des récalcitrants comme partout". Gisèle Jouhannetaud espère même que ces jeunes migrants "ne s'ennuient pas trop".

"Ça se passe super bien" - la maire de Saint-Léger

 

une habitante fait un don pour leur acheter des chaussures neuves

C'est une vraie belle histoire humaine qui se noue dans ce petit village. Une habitante a même fait un don pour leur acheter à tous des chaussures neuves. Ce mercredi soir, les habitants et nos 35 migrants vont se retrouver pour la première fois à la salle des fêtes pour partager un repas.

 

les migrants accueillis à Saint-Léger ont partagé leur premier repas avec les habitants mercredi soir

Parmi les bénévoles qui viennent les voir, Gérard, du Secours populaire. "Ce sont des gens qui ont beaucoup d'éducation, un qui était infirmier, un autre ingénieur. Ils ont un grand sens du relationnel, très ouverts aux autres. C'est un vrai plaisir de pouvoir les aider". Ses inquiétudes de départ sont désormais balayées : "Je me faisais du souci pour eux car à Calais où il y avait beaucoup d'animations et ils s'étaient organisés. Là, ils arrivaient dans un village où il n'y avait rien, à une trentaine de kilomètres de Limoges. Et finalement, c'est une belle aventure humaine."

Il faut dire qu'à part l'auberge, il n'y a pas un seul commerce à Saint-Léger-la-Montagne. Certains migrants sont effectivement repartis peu après leur arrivée, mais le gros des troupes est resté.

 

 


 

 

mardi 29 novembre 2016

Migrants et Montagnards font connaissance

L'Eveil de la Haute-Loire

 

(...) Ces jeunes hommes, Éthiopiens, Soudanais ou encore Somaliens sont venus se reconstruire à Saint-Léger-la-Montagne, dans un cadre de vie qui est bien loin de leurs cabanes de fortune de la "Jungle". Ils ont reçu un véritable soutien sur place. La Banque alimentaire leur livre de quoi cuisiner. Le Secours populaire leur fournit des vêtements. Le matin, ils ont aussi droit à des cours de français.

 

300 personnes sont venues partager un repas autour duquel migrants et Limousins ont pu échanger

 

le barrage de la langue

(...) Et ce 23 novembre, la salle des fêtes devient très vite trop petite pour recevoir quelque 300 personnes venues partager un repas autour duquel migrants et Limousins vont faire connaissance. Ah ! S'il n'y avait pas ce barrage de la langue ! Certains sont anglophones, peu parlent français et beaucoup ne parlent que l'arabe. Les traducteurs sont beaucoup mis à contribution pour installer un dialogue à peine cohérent. Une chose est sûre, parmi eux doit exister un cuisinier, un vrai : ses plats, un peu trop épicés pour les Montagnards, sont excellents et font ressortir sa profession. Beaucoup d'échanges ont lieu, des échanges enrichissants pour tous. Personne ne l'a dit, mais une chose est sûre, d'autres fêtes des voisins auront lieu. Et surtout, des a priori ont disparu.

 

 


 

 

mercredi 14 décembre 2016

réfugiés en Haute-Vienne : fuir l'enfer et ne jamais se retourner

Le Populaire du Centre - par Florence Clavaud-Parant

 

 

Sans trop savoir où il allait, Seir a pris le bus. Direction Saint-Léger-la-Montagne. Un lieu surprenant, à la fois glacé et chaleureux, presque exotique à ses yeux…

Il nous écrit lui-même son prénom sur un bout de papier. Il dit s’appeler Seir. Devant la grille du centre d’accueil (1), vêtu d’un simple tee-shirt, il grelotte. Pourtant, le vent froid qui souffle ce matin ne semble pas l’atteindre. Dans un anglais imparfait - comme le nôtre - Seir tente de nous raconter ce qui l’a mené jusqu’à ce village limousin dont il ignorait tout il y a quelques jours encore, y compris le climat si différent de ce qu’il a connu.

 

ne jamais revenir au Darfour - "never back !"

Comme tous les Soudanais qui fuient l’enfer du Darfour, Seir est arrivé par la mer, "by the sea". Là-bas, il n’a rien laissé, sauf peut-être le souvenir de son père, "killed in the war", tué à la guerre. Son voyage aura duré deux ans. Deux longues années d’enfer, laisse-t-il entendre, où manger, dormir, s’habiller, se laver, relève chaque jour du parcours du combattant.

Seir ne dira rien de ses souffrances. C’est à peine s’il explique brièvement que c’est bien son périple en Libye qui aura été le plus traumatisant. Sans doute plus difficile encore que sa traversée de la Méditerranée dans une embarcation où s’étaient entassées 400 personnes : le jeune homme sourit, il écarte les bras et mime en se penchant le tangage et le roulis d’un bateau secoué par les vagues qui le mènera péniblement jusqu'en Italie. "It was difficult, but we arrived in Italy."

Non, Seir n’a pas connu la jungle de Calais. Il explique qu’il est resté quelque temps à Paris avant qu’on lui suggère de se rendre en "Aquitaine". Sans trop savoir où il allait, Seir a pris le bus. Saint-Léger-la-Montagne. Un lieu surprenant, à la fois glacé et chaleureux, presque exotique à ses yeux. Il assure qu’il ne partira plus d’ici tant qu’il n’aura pas obtenu ses papiers. "My papers, to stay in France !".

Ne jamais revenir au Darfour. "Never back !". Seir nous fait comprendre qu’il veut laisser derrière lui la misère, la violence et la mort. A-t-il rêvé un temps de poursuivre jusqu’en Angleterre ? Nul ne sait, mais c’est bien en France, assure-t-il, qu’il entend désormais rester pour reprendre ses études d’économie entamées dans son Soudan natal et interrompues par une guerre à laquelle plus personne ne comprend rien et qui semble n’avoir ni début ni fin.

 

le Soudan, la Libye, l’Italie, la France - le voyage de Seir (24 ans) aura duré 2 ans © Th. Jouhannaud

 

Comme lui, une grande partie de la quarantaine de réfugiés séjournant à Saint-Léger-la-Montagne a déposé une demande d’asile auprès de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides). Tous sont des hommes jeunes, seuls, et la plupart ont fui la guerre. Ils sont Erythréens, Soudanais, Ethiopiens… Les premiers sont arrivés en octobre de Calais, mais certains sont repartis depuis, au gré des aléas administratifs et des conditions de leur prise en charge. Seir fait partie d’un petit groupe accueilli il y a une quinzaine de jours.

Les conditions d’hébergement ne sont pas luxueuses, mais suffisent largement au confort de ceux qui ont connu le contexte que l’on imagine. Les réfugiés sont hébergés au centre de loisirs du Comité central du groupe public ferroviaire, en vertu d’un accord entre l’Etat et la SNCF. La gestion des lieux a été confiée à l’Adoma (2). "On ne nous a pas demandé notre avis, explique le maire, Gisèle Jouhannetaud. Mais nous n’avions pas de raison de refuser. Je connais Saint-Léger depuis que je suis jeune, j’ai toujours vu les gens d’ici faire preuve de solidarité quand c’était nécessaire."

Il aura tout de même fallu une première réunion en octobre avec le préfet et les élus du secteur, puis une seconde, avec les habitants, pour préparer les esprits à l’arrivée des réfugiés. Certes, un début de pétition hostile et quelques fausses rumeurs ont bien circulé, mais elles ont visiblement vite été enterrées et les dons ont afflué : des vêtements, des chaussures, même des vélos.

Depuis, la vie s’organise. Près de 200 personnes, venues de la commune et des alentours, ont participé à un dîner festif où migrants et habitants ont cuisiné et partagé leurs plats. "La Banque alimentaire s’est chargée du ravitaillement car les réfugiés avaient besoin d’épices et de denrées qu’on ne trouve pas partout, explique Elodie Tuffet, bénévole à l’association Radeau actif. Il y a une certaine chaleur humaine dans les liens qui se sont tissés avec une bonne partie des habitants."

 

"Nous n’avions pas de raison de refuser"

Créée il y a quatre ans, Radeau actif, dont la vocation est de susciter du lien social en milieu rural, a dû passer contrat avec l’Adoma pour intervenir au quotidien dans le centre. Matchs de foot, ateliers cuisine, et surtout cours de français rythment le quotidien des réfugiés. A Saint-Léger, il n’y a pas grand-chose à faire, alors ceux qui ont choisi de rester s’occupent comme ils peuvent. "Here, people is friendly" (3), dit Ahmed (4), un jeune homme souriant qui, entre deux ateliers, trouve quelques minutes pour sortir nous parler. Lui aussi vient du Darfour. "J’ai dormi dehors, dans les rues, j’ai eu froid, maintenant je peux souffler", soupire-t-il. Lui aussi espère rester en France. De toute façon, laisse-t-il entendre dans un geste d’impuissance, il n’a plus nulle part où aller.

(1) Pour des raisons de discrétion et de respect de la vie privée, l’accès à l’intérieur du centre n’est pour l’heure toujours pas ouvert à la presse. En revanche, les réfugiés peuvent aller et venir en toute liberté.
(2) Adoma : organisme spécialisé dans le logement social
(3) "Ici, les gens sont accueillants"
(4) Le prénom a été modifié.

 

 


 

 

jeudi 29 décembre 2016

le Noël des migrants à Saint-Léger-la-Montagne

France 3 Limousin - par Gwenola Beriou

 

Le Secours Populaire de la Haute-Vienne a organisé ce mercredi 28 décembre un après-midi festif pour les migrants accueillis dans la commune haut-viennoise.

C'est une petite parenthèse de douceur et de solidarité dans un quotidien rythmé par les démarches administratives pour obtenir un titre de séjour. Le Secours Populaire de la Haute-Vienne, qui accompagne les migrants depuis leur arrivée cet automne, leur a proposé hier une petite cérémonie de Noël, avec petits fours et colis pour chacun.

Une attention particulièrement appréciée par ces hommes originaires du Soudan, d'Erythrée et d'Ethiopie, hébergés dans le centre d'accueil de St Léger-la-Montagne depuis maintenant deux mois. Leur intégration dans la petite commune des monts d'Ambazac se passe très bien. Seul regret : alors qu'ils étaients 60 à leur arrivée, la moitié des migrants est déjà repartie.

 

 

voir la vidéo ici

 

 


 

 

samedi 28 janvier 2017

l’accueil des migrants, un gros morceau

Le Populaire du Centre

 

2016 a été très dure pour la commune de Saint-Léger-la-Montagne en général et pour le maire, Gisèle Jouannetaud en particulier.

Et pourtant, quand elle prend la parole pour son allocution de vœux, aucune personne étrangère à la commune ne peut deviner ce qui s'est passé : "Je voudrais que nous ayons une pensée pour ceux qui nous ont quittés. Je pense en particulier à Luc Buisson et à René Lefort qui ont œuvré au sein de notre commune. 2016 a vu l'arrivée des réfugiés au centre de vacances SNCF. Cet événement qui nous a inquiétés lorsque le préfet nous l'a annoncé, c'est finalement déroulé sans incident, et je ne peux que remercier les élus des communes voisines, ainsi que les associations de bénévoles pour leur solidarité et leur implication. Merci aussi à Adoma pour la bonne gestion de ce centre. Les habitants ont bien participé à l'intégration des réfugiés lors du repas d'échange en novembre. Quant aux réfugiés eux-mêmes, on ne peut que les féliciter de leur attitude respectueuse."

 

Gisèle Jouannetaud pendant son allocution © Claude Lecourt

 

Elle parle ensuite de la naissance de la communauté de communes Elan le 1er janvier : "Ce ne sera pas facile, mais les bonnes volontés sont là." Elle passe au bilan 2016 de la commune. Beaucoup de travaux et d'achats, tous utiles pour ne pas dire indispensables. Elle a une petite pointe d'humour en rappelant que 3 églises existent sur la commune.

Elle rappelle la mise en marche de la chaufferie biomasse centralisée qui permet des économies importantes. Elle remercie tous les services qui ont aidé au financement de tous ces travaux et passe aux projets 2017.

 

agrandissement de l'Auberge

Le plus important sera l'agrandissement de l'Auberge des 3 Clochers, laquelle auberge, "grâce à ses gérants Angèle et Thierry, est un pôle d'attraction pour les visiteurs qui aiment la bonne chère. Vous allez d'ailleurs déguster tout à l'heure des amuse-gueules entièrement faits maison par eux."

Elle passe ensuite la parole aux élus venus l'encourager qui l'ont chaleureusement félicitée pour ses qualités en matière de gestion de l'arrivée des réfugiés, ce qui a été loin d'être facile pour elle, comme pour tous les Montagnards.

 

 


 

 

mercredi 22 février 2017

immersion auprès de migrants du Centre d'accueil et d'orientation
de Saint-Léger-la-Montagne en Haute-Vienne

France 3 Limousin - par Angélique Martinez

 

Depuis fin octobre 2016, le CAO de Saint-Léger-la-Montagne a accueilli 77 migrants dans le cadre de l'évacuation de la Jungle de Calais. Certains sont partis rejoindre l'Angleterre, les autres bénéficient d'un hébergement et d'un accompagnement sanitaire, social et administratif.

Le Centre d'accueil et d'orientation a accepté de recevoir l'une des équipes de France 3 Limousin. L'objectif est de montrer le quotidien de ces hommes déracinés dont la moyenne d'âge est de 28 ans. Ils sont Ethiopiens, Soudanais, Irakiens, Somaliens ou Maliens. Pour eux, cet hébergement n'est que temporaire car ce centre de Saint-Léger-la-Montagne doit fermer ses portes en mai prochain.

L'entraide est sans doute le fil conducteur de ce centre d'accueil. Tous ces hommes accueillis depuis la fin octobre apprennent ensemble une nouvelle vie, loin des guerres et des conflits. Mais tout n'est pas si simple même si tous bénéficient de beaucoup d'aide au quotidien.

 

 

voir la vidéo ici

 

 


 

 

 

"(...) Les migrants nous ont invités à une collation au centre d'hébergement en avril, car leur départ s'est échelonné de fin avril à mi-mai. Ils ont été envoyés sur les centres de Limoges, Peyrat le Château, Guéret, et Meymac en Corrèze.

Au 15 mai, tous étaient partis, avec des regrets. Certains sont restés en contact avec des bénévoles. L'un d'entre eux en accueille régulièrement à Saint Léger en son domicile, car leur souhait est de revoir leur lieu de séjour (...)"

Gisèle Jouannetaud, maire de Saint Léger la Montagne, le 3 novembre 2017

 

la collation du mois d'avril 2017

 

le cadeau, chargé de symboles, donné à la mairie en souvenir de leur passage

 

De l'Afrique de l'Est
Berceau de l'Humanité
à Saint Léger la Montagne
Berceau d'Humanité

octobre 2016 - mai 2017

 

"la carte que nous avons reçue de la part de tous, signée par Ali"

 

 

 


 

 

samedi 24 juin 2017

en Haute-Vienne, des vélos pour les migrants

France Bleu Limousin et France Bleu - par Solène de Larquier

 

A la suite d'une initiative citoyenne, des bénévoles récupèrent et remettent en état des vélos pour les confier à des réfugiés en Haute-Vienne. Le but : leur apporter un peu de liberté. Reportage à Limoges où l'association "Véli-vélo" a lancé un appel aux dons.

 

Mohamed et Yasin, 2 migrants hébergés à Limoges, ont reçu des vélos remis en état © Radio France - Solène de Larquier

 

Un vélo pour les migrants. C'est la nouvelle mission qu'a récemment entrepris l'association Véli vélo. Tout est parti d'une initiative citoyenne lorsque des migrants et réfugiés sont arrivés à Saint-Léger-La-Montagne en octobre 2016. Comme plusieurs habitants de la région, Damien Tabard, agriculteur et chauffeur de bus scolaire, s'est demandé ce qu'il pouvait faire pour aider lorsqu'il a appris qu'une quarantaine de migrants et réfugiés allaient venir. "Certains se sont proposés pour donner des cours. Avec quelques personnes, nous nous sommes dit que ce serait bien aussi de les aider à être mobiles, d'autant plus qu'il n'y a pas de commerces à Saint-Léger-la-Montagne. Une solidarité s'est mise en place et une trentaine de vélos ont pu être récoltés et remis en état" explique Damien Tabard.

Quelques incidents ont eu lieu au départ : "La plupart viennent de pays assez plats ou n'ont pas forcément fait de vélo avant. Ils avaient par exemple du mal avec le frein dans les descentes et on a eu quelques chutes... Mais heureusement ça s'est bien arrangé" raconte l'agriculteur. Petit à petit, les vélos ont été adoptés par les migrants et réfugiés. "Tellement qu'ils ont tenu à les garder avec eux lorsqu'ils sont partis de Saint-Léger-la-Montagne pour aller vers d'autres centres en Limousin" ajoute l'agriculteur qui les a aidé à transporter leurs vélos. "Une fois dispersés dans d'autres centres, les autres résidents ont commencé à dire qu'ils aimeraient aussi avoir un vélo. C'est vraiment un symbole de liberté pour eux." Damien Tabard raconte d'ailleurs une anecdote d'un voyage en Afrique : "Je me baladais à vélo et les gens m'appelaient patron. Alors je leur disais, 'mais je suis comme toi, pourquoi tu m'appelles patron ?' Ils m'ont répondu : 'Toi, tu te déplaces en vélo, nous à pied."

 

une initiative citoyenne qui fait des émules à Limoges

Une vingtaine des migrants de Saint-Léger sont désormais résidents du Centre d'accueil et d'orientation (CAO) de Limoges, rue Babylone. Justine Bazert y est référente social : "On les a vus débarquer avec un fourgon de vélos, on a été très surpris ! Nos quarante résidents prennent le bus et n'ont pas de vélo. On n'a pas eu de demandes directes mais on s'est aperçus que plusieurs nouveaux arrivants ont commencé à prêter leurs vélos." Badri, originaire Somalie, est très reconnaissant envers les habitants de Saint-Léger et des alentours : "Beaucoup nous ont aidés". Comme tous ceux qui ont eu un vélo, Badri l'a pris avec lui à Limoges : "Ici, il y avait 40 personnes avant notre arrivée à Limoges... la plupart n'avaient pas de vélo alors maintenant on les partage avec eux, on les utilise ensemble." Un bel élan de générosité avec tout de même quelques sueurs froides parfois car les règles de sécurité et de conduite ne sont pas toujours assimilées : "Certains n'en ont jamais fait de leur vie", explique Justine Bazert.

Le CAO de Limoges permet aux migrants et réfugiés d'utiliser le réseau de bus et les encourage à le faire pour être autonomes mais aussi pour aller vers la population locale, échanger avec elle. Mohammed a conservé son vélo mais il s'est aussi mis à prendre le bus : "Lorsque j'ai un programme fixe, comme du travail, je prends le bus. Le vélo c'est pour un usage différent, lorsque j'ai du temps libre. C'est très bien pour faire de l'exercice, pour le corps mais pour l'esprit aussi", explique-t-il.

A Limoges, Damien Tabard a sollicité l'association "Véli-vélo", qui milite pour l'usage du deux roues. L'idée de départ était d'aider les migrants et réfugiés à garder leurs vélos en état. "Nous sommes venus pour réparer les vélos avec eux, raconte Jérôme Fraisse, le président de l'association limougeaude, mais nous nous sommes aperçus qu'il y avait une forte demande de la part d'autres résidents du CAO pour avoir leur propre bicyclette." L'association a donc fait appel aux dons pour en récupérer. "Nous avons déjà eu une dizaine de retours favorables, nous comptons les remettre aux migrants la semaine prochaine", ajoute-t-il.

L'association espère également mettre en place des ateliers de réparation avec les migrants mais aussi d'encadrement pour apprendre les bases du vélo et les règles de sécurité.

le site de l'association "Véli-vélo" ici

 

 

 

octobre 2016 / octobre 2019 - 3 ans plus tard

 

 

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