La avandière de aint-Léger

 

Janvier 2008 - Nous découvrons le nouveau roman de Sylvie Anne, dans la collection Terres de France, aux Presses de la Cité :
"A l'aube du XXe siècle, le quotidien d'un village du Limousin à travers le destin de Clarisse, une jeune lavandière décidée à conquérir sa vie."

Le roman s'intitule : "La Lavandière de Saint-Léger" et est ainsi présenté :
"Au coeur des monts d'Ambazac, dans le village de Saint-Léger, la jeune Clarisse Goussaud est une jolie lavandière de dix-sept ans, pleine d'énergie et de projets. Bridée par un père violent et alcoolique, sa vie bascule lorsque celui-ci meurt après lui avoir confié une pépite d'or découverte sur le terrain familial. Dès lors, malgré les moqueries et les obstacles qui se dressent sur sa route, Clarisse n'a qu'une idée en tête : exploiter le filon d'or pour créer les bijoux qu'elle dessine en cachette..."

Nul doute que l'auteure a dû s'inspirer du village de St Léger la Montagne.
Achat fait et livre dévoré (240 pages), nous confirmons !
Voici 3 courts extraits de l'ouvrage :
 

 

page 7 :

"Saint-Léger (Haute-Vienne), 1903

La nuit tombait lorsque Jean Goussaud rentra chez lui. Comme à son habitude, il venait de quitter l'auberge de Saint-Léger, le village où il vivait, situé en plein cœur des monts d'Ambazac. L'humidité encore fraîche de ce début d'avril lui fit remonter le col de sa grosse veste en toile puis enfoncer son chapeau. L'angélus avait sonné depuis une heure mais des carrioles débouchaient encore des chemins adjacents. Si la plupart d'entre elles signalaient leur arrivée grâce à des lanternes accrochées à l'avant, celles qui n'avaient pas de lumière étaient les plus dangereuses. Goussaud avait beau le savoir, le vin qu'il avait bu diminuait sa vigilance et rendait ses pas laborieux.

L'envie de fumer une cigarette le poussa vers le bas-côté. Il connaissait si bien son trajet qu'il trouva sans peine la vieille souche d'arbre sur laquelle il s'asseyait parfois. Traîner un peu avant de retrouver les siens ne lui déplaisait pas. Sa cigarette allumée, il tourna la tête en plissant les yeux pour essayer de voir quelque chose malgré l'obscurité. En contrebas, il entendait la Couze charrier ses eaux grondeuses en cette saison mais ne distinguait pas le pont qui l'enjambait. Seule une lueur vacillante à la fenêtre d'une maison attira son regard. C'était là qu'habitait Léon Marsac, son beau-frère, le maire du village. Un durcissement soudain crispa ses traits :
- Saleté de voleur ! éructa-t-il.
- T'as le vin mauvais, ce soir ! ironisa une voix derrière lui (...)


page 107 :

(...) Léon Pugeat, ingénieur des Mines, enfonça son canotier sur sa tête. En cette fin de matinée, le soleil de juin chauffait sans mesure, rendant chaque pas et chaque geste difficile sur le terrain exposé à ses rayons. Pour la énième fois, il épongea ses tempes avec son mouchoir tandis qu'Albert Nioul qui le Huivait de près s'impatientait :
- Combien cela va-t-il coûter ? Répondez-moi à la fin !

Pugeat leva les yeux au ciel en prenant à témoin Hippolyte Rondeau, le directeur de la Société des mines d'or de la Marche. Les deux hommes qui s'étaient déplacés de Saint-Yrieix pour sonder et délimiter le forage, après le résultat des premières analyses, ne se parlaient qu'entre eux.
Pourtant, excédé, l'ingénieur se rebiffa :
- Monsieur, gardez pour vous vos sommations ! Je ne connais ici que madame veuve Goussaud et sa fille.
- Mais c'est moi qui vous paye ! protesta Nioul, c'est de mon argent qu'il s'agit (...)

page 189 :

(...) C'était un grand jour. Ce mois de septembre s'annonçait sous de bons auspices. Il gardait un goût d'été et les rares ondées n'entamaient pas la ferveur générale. Dans tous les hameaux, tous les villages, on se préparait. Comme chaque année, le pèlerinage à Notre-Dame de Sauvagnac attirait un nombre impressionnant de fidèles.

Levé à l'aube, l'abbé Chatel, aidé par Désirée, sa gouvernante, vérifia chaque objet : patère, encensoir, livre de litanies. A Saint-Léger, le rassemblement avait lieu dans la petite église. Après la messe, tous se dirigeaient ensuite vers Sauvagnac, distant de deux kilomètres, là où la statue de la Vierge, habillée, couronnée par un dais fleuri, était promenée triomphalement par quatre hommes. Dans la minuscule sacristie, la servante exhiba la chasuble blanc et or qu'on ne sortait de l'armoire qu'en de rares occasions (...)"

 

L'Ombre Rouge

 

vers St Léger la Montagne

vers notre Fourre-Tout n°26

  

 

 

 

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