Louis
Pierre uguste
auvrit
(9
juillet 1894 - 16 avril 1915)
mort pour
la rance
à 20 ans
|
|
A
LA MEMOIRE
de mon Fils, de mon Frère et de mon Père
regretté
GAUVRIT Louis
Auguste
MORT POUR LA FRANCE
à l'Hôpital du Panthéon (Paris)
le 16 d'avril 1915, âgé de 20
ans
PRIEZ POUR LUI.
Les
années passent
Ton souvenir reste.
plaque
se trouvant au pied d'une croix
à St Léger (Charente)
|
Ci-dessous
un extrait des tables décennales du Poiré sur Vie, en
Vendée, avec ce mariage du 26 septembre 1893.
Le jeune couple qui nous intéresse est composé
d'Auguste Gauvrit (en fait Jean Louis Auguste : souvent le
prénom d'usage est le 2e ou 3e prénom) avec Augustine
Virginie Moreau :
Le petit Louis
Pierre Auguste Gauvrit naît au Poiré sur Vie, le 9
juillet 1894 :
La mairie du
Poiré sur Vie nous a communiqué son acte de naissance
:
Voici une partie
du recensement de 1896 au hameau de la Braconnerie au Poiré
sur Vie. On y lit :
- parents Jean
Gauvrit, tisserand, 61 ans, marié à Marie Anne
Berthomé, 57 ans
- un grand fils
Auguste de 25 ans, tisserand également, déjà
marié : sa femme Augustine Moreau est
couturière
- et le n°
437 : "Gauvrit Auguste, 1 an, S.P (sans profession) fils".
C'est bien notre futur Poilu :
recensement de
1901 : Auguste et ses parents habitent désormais
l'Aumère, toujours au Poiré sur Vie.
Son papa est né le 26 octobre 1870 à la Braconnerie,
d'un père (Jean Gauvrit) de 35 ans, tisserand, et d'une
mère (Marie Anne Berthomé) de 32 ans.
Sa maman est née le 25 septembre 1870 à
l'Aumère, d'un père (Pierre Moreau) de 32 ans, meunier,
et d'une mère (Virginie Becquon) de 23 ans.
Tous deux se marient en 1893. Les jeunes époux vivront
avec les parents du marié entre 1893 et 1901, date où
ils sont installés à l'Aumère, probablement pour
des raisons familiales, vers le moulin des parents de la
mariée.
Le papa d'Auguste exerce le même métier que son
père : tisserand. Mais il est également cultivateur,
cumulant plusieurs tâches pour subsister :
recensement de
1906 : la petite famille vit toujours à l'Aumère
:
En 1906 toujours,
la famille s'agrandit : Yvonne naît, 12 ans après son
frère. Il n'y aura pas d'autres enfants.
En 1911, les
parents et leurs 2 enfants quittent le Poiré sur Vie pour
tenter leur chance à St Léger de Blanzac : en Charente,
la crise causée par l'apparition du phylloxéra qui a
détruit les ceps de vigne a provoqué la ruine et
l'exode rural, les terres ne valent plus grand chose. Mais les plants
américains, résistants à la maladie, vont
permettre de reconstituer le vignoble.
Ils s'installent
au hameau de Chardeloux, où vit encore en 2011 l'un des deux
fils d'Yvonne. Augustine, la maman, meurt juste après, au
Poiré sur Vie où elle est retournée chercher les
dernières affaires du
déménagement.
Le
père va se remarier avec une certaine Mme Brossard,
veuve Chusseau, en 1913, à un joli détail (!)
près : cette femme a une fille, Léontine, qui
ne va pas être insensible au charme d'Auguste et... le
même jour, le 1er février 1913, à St
Léger, Auguste Père épouse la femme et
Auguste Fils la fille !
acte de
mariage du papa d'Auguste avec la maman de Léontine,
le 1er février 1913
acte de
mariage d'Auguste avec Léontine, le 1er
février 1913 également - même lieu, une
heure plus tôt !
Léonce
Florentine Brossard, maman de Léontine, avait
épousé en premières noces à Le
Girouard (Vendée) le 14 février 1900 - jour de
la St Valentin ! - Pierre François Henri Chusseau.
Leur
fille Léontine est née hors mariage, le 23
septembre 1897. Elle a dû être
légitimée à l'occasion du mariage du
couple Chusseau-Brossard en 1900.
Henri meurt, et sa veuve et sa fille s'installent au hameau
de Chardeloux, à Saint Léger.
En février 1913, la fille Léontine
épouse le fils Gauvrit et sa mère
Léonce épouse le père !
Une
petite Augustine va naître au foyer d'Auguste et
Léontine, le 30 août 1914. Auguste a 20
ans, Léontine 17 :
Léontine,
pupille de la Nation
La petite est née le 30 août et son père
a été mobilisé le 1er septembre
1914...
|
La
Grande Guerre est déclarée
depuis un mois.
Les deux Auguste, le père et le
fils, partiront. Seul le père -
né en 1870 - reviendra.
La petite Augustine a 7 mois 1/2 quand son
papa meurt.
|
|
|
Nous avons
retrouvé aux archives départementales de la Charente
à Angoulême le registre matricule du soldat Auguste
Gauvrit :
Incorporé
le 1er septembre 1914 au 52e Régiment d'Artillerie, il passe
au 126e Régiment d'Infanterie le 28 octobre 1914, puis le 9
février 1915 au 81e Régiment d'Infanterie.
Il meurt le 16 avril 1915 à Paris.
Auguste mesurait 1
mètre 67, avait les yeux bleus et le Certificat
d'études. "Degré d'instruction 4" signifie qu'il a
obtenu le brevet de l'enseignement primaire.
La guerre
d'Auguste
Auguste
Gauvrit passe au 126e Régiment d'Infanterie
le 28 octobre 1914. Il doit, c'est probable,
rejoindre le dépôt de ce
régiment à Brive. Equipé, il
rejoint le "théâtre des
opérations" du régiment alors en
Champagne. Il doit faire partie des renforts
signalés mi-novembre 1914 dans le JMO
(Journal des Marches et Opérations des corps
de troupes).
Des
renforts au 126e Régiment
d'Infanterie (d'après le
JMO)
|
Le
126e RI est alors en position vers Les Marquises,
à l'est de Reims, en
Champagne.
13
novembre 1914 : "On nous annonce un renfort de 200
hommes dont 100 jeunes et 100 anciens
blessés guéris qui,
débarqué à Mourmelon, est
allé cantonner à Sept Saulx. "
14 novembre : "Le renfort annoncé hier
arrive ce soir de Sept Saulx aux Marquises."
16 novembre : "On nous annonce l'arrivée
à Sept Saulx d'un renfort de 400 hommes,
dont 247 jeunes soldats. Ils vont aller ce soir
cantonner à Beaumont. Demain on
avisera."
17 novembre : "Les 247 jeunes soldats sont
maintenus à Sept Saulx pour y être
vaccinés et recevoir un complément
d'instruction. Les anciens soldats de ce
détachement, sous les ordres du Lieutenant
De Latour avec les Lieutenants De Roulers et
Prévot, rejoignent les
tranchées."
18 novembre : "Nous recevons l'ordre de diriger sur
Sept Saulx les jeunes soldats arrivés le 14,
pour qu'ils soient joints au détachement qui
s'y trouve, y être vaccinés et
recevoir également un complément
d'instruction."
Ci-dessous
un aperçu des lamentables conditions de vie
des soldats au 126e RI sur le secteur des Marquises
en novembre 1914. Le médecin divisionnaire
fait sa tournée sur le front de la 24e DI.
Il faudrait tout citer de ses observations
concernant les autres régiments... Quelle
misère !
Tournée
du Médecin du Service de
Santé aux
Marquises
|
Extraits
du JMO du Service de Santé divisionnaire de
la 24e Division d'infanterie (7août 1914 au
21 janvier 1916) 26 N 310 / 10
10
novembre 1914 : "Tournée des Marquises.
Départ à 5h30. A la Ferme, poste de
secours du 126e régiment placé, sans
installation, dans une grande écurie
à travées. A côté, un
magasin de sellerie vide est occupé par les
mitrailleurs.
N'aurait-on pas pu mettre les blessés
à la place des mitrailleurs ? Le
médecin du bataillon le croit, mais il
change tous les jours et n'a pas le temps de
s'intéresser à son service.
Longue promenade en file indienne le long des
tranchées. Difficulté évidente
de circuler avec des brancards ou à dos
d'homme ; mais si on essayait des sellettes, des
brouettes...
Le Colonel Méric nous conduit au-delà
de l'extrémité d'un boyau en
construction, dans un bois de bouleaux dont la
lisière est près des tranchées
ennemies.
On m'a parlé de cadavres français
oubliés là et qu'on enterre à
mesure qu'on les atteint ; mais on ne s'attarde pas
aux plaques d'identité. J'en ramasse une
dans le brouillard. Les hommes et les officiers ne
veulent pas toucher aux cadavres. On accepte que
j'envoie un officier d'administration avec un
médecin auxiliaire pour identifier les
corps.
Au retour, coup d'il aux feuillées des
tranchées qui sont rudimentaires. Des hommes
préfèrent sortir des tranchées
et risquer un coup de fusil. Deux ont reçu
récemment une balle dans les reins.
Je ne vois nulle part de feuillées
établies sur le type proposé par le
Général Commandant la 24e DI : un
boyau servant d'axe à une série de T.
On commence par l'extrémité du boyau
; quand la 1re feuillée est pleine, on en
creuse une creuse une nouvelle en
deçà, etc."
|
En
mars 1915, le 81e RI, avec le soldat Auguste
Gauvrit, arrive en Champagne, vers la ferme de
Beauséjour, dans le département de la
Marne.
Eugène Perrussot arrive, lui, au 143e RI
début mars 1915 vers Ville sur Tourbe et
Massiges, tout à côté.
Peut être se sont ils aperçus un jour,
entre début mars et le décès
d'Auguste, mi-avril ?
"Je suis
affecté au 143e d'infanterie qui vient
d'avoir des pertes sérieuses aux attaques du
bois Sabot, en Champagne. J'arrive à Valmy.
De Valmy je vais à St Jean sur Tourbe,
où je passe la nuit, et le lendemain matin
je rejoins le régiment qui est en ligne. Il
occupe le secteur entre les Hurlus et Mesnil les
Hurlus.
Le paysage est d'une tristesse
déconcertante. Les villages que l'on
traverse (St Jean sur Tourbe, Laval, Hurlus...),
à peu près entièrement
détruits, sont lamentables. Les chemins, les
pistes, sont de véritables cloaques dans
lesquels on enfonce jusqu'à la cheville et
parfois jusqu'à mi-jambes. La terre est
blanchâtre, crayeuse... Quelques plantations
de sapins, de ci de là, dans la campagne,
mettent une note sombre dans cette blancheur.
A partir de Mesnil les Hurlus, totalement
rasé par la guerre, mais où
j'aperçois un vaste cimetière, on
quitte la piste et on prend le lacis de boyaux
(...)
(...) Jetant les
yeux du côté de la cote 196, je la
vois jonchée de cadavres. C'est un
véritable charnier. On en enlève
chaque nuit. Ceux qu'on ne pourra pas enlever
resteront ainsi.
En parcourant les tranchées, partout
où je regarde, j'aperçois des
cadavres. Les uns sont à peine
enterrés : on aperçoit une main qui
sort, une botte qui émerge, une tête
qui grimace, un thorax qui a été
sectionné. D'autres n'ont aucune
sépulture et ils empoisonnent l'air. Je
circule avec un flacon d'eau de Cologne sous le
nez.
Le secteur de Perthes les Hurlus - les Hurlus -
Mesnil-les-Hurlus est un énorme
cimetière où nous allons passer de
longs mois de souffrances, de mars à avril
1915.
Ce fut certainement un des plus mauvais coins du
front, et je n'exagère pas en disant que le
régiment a perdu, de mars à
août 1915, plus de deux mille tués ou
blessés (...)
Extrait
des carnets de guerre d'Eugène Perrussot, de
St Léger sous la Bussière
(Saône et Loire)
pour visiter le site
|
Dernières
semaines au 81e Régiment
d'Infanterie
|
Louis
Pierre Auguste Gauvrit passe le 9
février 1915 du 126e au 81e
Régiment d'Infanterie
(1).
Nous savons
(2)
qu'il
est affecté à la 6e
compagnie : il fait donc partie du
deuxième bataillon
(3).
C'est grâce à ces indications
que nous pouvons faire des
hypothèses sur les circonstances de
sa blessure
En sachant bien qu'il
est fréquent de changer de
compagnie !
Le JMO du 81e RI sera notre principale
source (4)
avec ceux du Service de Santé
(5).
(1)
C'est indiqué sur son registre
matricule.
(2) Grâce au registre des
décès de l'hôpital du
Panthéon
(3) 1er bataillon : 4 compagnies de 1
à 4 ; 2e bataillon : 4 compagnies
de 5 à 8 ; 3e bataillon : 4
compagnies de 9 à 12
(4) JMO du 2 octobre 1914 au 17 avril 1915
(26 N 664/10). Nous utiliserons
également ceux du 16e Corps
d'Armée, de la 31e Division
d'Infanterie, de la 61e Brigade (26 N 512
/ 9 et 10).
(5) Service de Santé divisionnaire
de la 31e DI (26 N 321 / 10) Brancardiers
de la 31e DI (26 N 321 / 16 et
17)
Des
Flandres à la
Champagne
|
Le
81e RI, relevé la veille par les
troupes anglaises, part le 4
février 1915 de Poperinghe, dans
les Flandres, "pour une destination
inconnue".
Le 8 février, les hommes du II / 81
(2e bataillon du 81e RI) sont en
cantonnement à Herlin le Sec ; le
9, ils sont à Le Souich (ces deux
villages sont dans le Pas de Calais). Les
10 et 11 février, ils font halte
à Beauquesne (Somme) ; le 12
à Coisy (au nord d'Amiens) ; le 13
"à Vers et Bacouel" (villages au
sud d'Amiens).
Du
14 au 21 février, "le
régiment est au repos dans les
cantonnement de Vers et Bacouel. Le
Colonel procède à la
réorganisation du régiment
et à l'incorporation de divers
détachements de renfort". C'est
peut-être à cet endroit
qu'Auguste Gauvrit rejoint sa nouvelle
affectation.
"Dans
chaque bataillon, on procède
à la révision de
l'Instruction, en général,
et de l'Instruction des tireurs en
particulier. Diverses marches
d'entraînement sont
effectuées. Un cours d'Instruction
pour les chefs de section fonctionne
à la mairie de
Vers."
Le
22 février 1915, le 81e RI embarque
en train à la gare du Nord
d'Amiens. Le 23, tôt le matin, les
troupes débarquent en gare de
Châlons sur Marne. Elles rejoignent
à pied leur cantonnement à
Champigneul en Champagne.
Le 25, les 1er et 2e bataillons sont
à Courtisols
(6),
le 3e à l'Epine, à l'est de
Châlons, dans la Marne.
Du 26 février au 2 mars, "le
régiment reste au repos dans ses
cantonnements
(et) il est
procédé par bataillon
à une révision de
l'Instruction."
"Journée
du 3 mars : à 19 h, les 3
bataillons, l'E.M et la C.H.R sont
enlevés sur des autobus militaires
qui les transportent à
Somme-Tourbe. Le régiment va
bivouaquer dans des abris
échelonnés le long de la
route, entre Somme-Tourbe et
Suippes."
"Journée
du 4
mars
: dans la matinée, le
régiment reste au bivouac et
procède à des travaux de
propreté."
"A midi, le régiment
reçoit l'ordre de se porter dans la
direction de Wargemoulin, en passant par
Somme Tourbe, St Jean sur Tourbe et Laval,
et de s'établir au bivouac dans le
ravin de la Tourbe
Le
régiment arrive à 17 heures
à Wargemoulin où il
s'installe au bivouac
La 61e Brigade
étant mise à la disposition
de la 3e DI
(7),
le régiment quitte le bivouac
à 21 heures et se dirige sur
Beauséjour
Le
régiment, dont la marche a
été constamment
retardée par d'interminables
voitures de ravitaillement, arrive vers
minuit à
Beauséjour."
(6)
C'est peut être seulement à
Courtisols qu'Auguste Gauvrit rejoint sa
nouvelle affectation. Rappelons qu'il est
depuis novembre dernier à quelques
kilomètres de là : aux
Marquises ; à l'est de Reims.
(7) La 61e Brigade du 16e Corps
d'Armée est composée des 81e
et 96e Régiments
d'Infanterie.
Attaque
de la Butte du
Mesnil
|
Le
5 mars,
"le régiment arrivé vers
minuit à Beauséjour
reçoit l'ordre de se rendre dans la
tranchée face à la Butte du
Mesnil (cote 199) où les trois
bataillons accolés seront
placés sur 2 lignes pour
s'élancer à l'attaque.
L'attaque se fera à 5 heures, par
surprise sans tirer un coup de canon.
Le
bataillon de droite, 1er bataillon du 81e,
débouchant des tranchées au
Sud Ouest du Bois Oblique, prendra comme
point de direction la cote 199 (Butte du
Mesnil). Le bataillon de gauche, 3e
bataillon, débouchant de la
tranchée au Nord du Bois des 3
coupures, attaquera droit au Nord. Le
dernier bataillon, le 2e bataillon,
prenant pour objectif l'Ouest de la cote
199, reliera les attaques des
ailes.
|
détail
agrandi d'une carte extraite du JMO de la 106e
brigade d'infanterie, 26 N 525 / 5 décembre
1915
"Chaque
bataillon disposé en profondeur sur
2 lignes progressera de la façon
suivante :
- 1re ligne, sans aucune
préoccupation vers l'objectif
final, hauteur de la Butte du Mesnil
- 2e ligne, s'installera et organisera les
tranchées conquises
Les
bataillons, conduits par des guides du 84e
Régiment qui occupe les
tranchées et qui doit assurer
l'intégrité du front,
n'arrivent à leurs emplacements que
vers 4 heures 30. Les boyaux sont
étroits, peu profonds, souvent
embouteillés par les va et vient
des occupants.
Malgré
cela l'attaque se déclenche
à 5 heures précises.
Mais à peine sortis des
tranchées, les bataillons sont
soumis à un feu terrible de
mousqueterie et de mitrailleuses et
subissent des pertes très sensibles
; les unités n'ayant fait aucune
reconnaissance et n'ayant aucune
idée du terrain qu'elles ont devant
elles, flottent, hésitent ; les
hommes ne savent où marcher, ni
où ils doivent tirer, l'attaque
échoue.
Les
bataillons rentrent dans les
tranchées, le jour arrive, les
unités sont reformées et les
commandants de compagnies et chefs de
section peuvent enfin faire une
reconnaissance à la vue du terrain
où doit avoir lieu
l'attaque.
A
9 h 45, le Colonel reçoit l'ordre
de renouveler l'attaque à midi.
Elle sera préparée par un
tir d'artillerie d'une durée de 15
minutes qui commence à 11 h 45.
L'attaque retardée par ordre n'a
lieu qu'à 13 heures. Les bataillons
s'élancent hors des
tranchées et, malgré des
pertes très sensibles, le 1er
bataillon et le 2e bataillon s'emparent
des éléments de
tranchées allemandes situés
dans le Ravin des Cuisines qui se dirigent
vers le Bois Oblique.
Les
pertes des Allemands sont très
sensibles ; beaucoup de cadavres
encombrent les tranchées, et les
survivants s'enfuient par les boyaux. Une
dizaine plus ou moins blessés
restent entre nos mains.
Le 3e bataillon, pris sous un feu violent
de mitrailleuses, ne peut atteindre son
objectif. Il se cramponne au terrain
gagné en avant (60 m environ) et
s'y retranche. Ses pertes sont très
sensibles.
Vers
16 heures, le Chef de Bataillon
Soulé, commandant le 1er bataillon,
rend compte que les tranchées
allemandes sont prises et qu'il est en
liaison avec le 2e bataillon. Il demande
des grenades ou bombes pour forcer des
Allemands cernés dans un boyau ;
mais il ne peut plus
progresser.
A
18 heures, l'ordre est donné de
consolider les tranchées conquises
en les reliant par des tranchées
aux anciennes positions, de
rétablir les tranchées et
les boyaux bouleversés par
l'artillerie, d'envoyer des patrouilles et
des reconnaissances pour déterminer
les positions de l'ennemi et la situation
de ses défenses
accessoires."
Le
6 mars,"l'ordre
d'attaque est renouvelé et un
bataillon du 96e vient se placer à
droite du 1er
bataillon."
Le
96e débouchera par le Blois Oblique
pour attaquer par la droite la Butte du
Mesnil. Le 81e attaquera par la gauche
"les éléments de
tranchées encore au pouvoir de
l'ennemi, en s'efforçant de
déborder le Ravin des Cuisines.
L'assaut sera donné à 11
heures après un tir rapide
d'artillerie de 15 minutes. Les attaques
seront poussées et
renouvelées avec la plus
extrême violence et la
dernière
énergie."
A
11 heures, l'attaque est
arrêtée par le tir des
mitrailleuses ennemies, les soldats du 3e
bataillon sont obligés de se terrer
à 40 m en avant des lignes
où les hommes creusent de nouvelles
tranchées.
A
15 heures, le régiment reprend
l'attaque : "les 1er et 2eme bataillons
progressent dans les boyaux et refoulent
les Allemands. Ils peuvent ainsi occuper
un nouvel élément de
tranchée ennemie et prendre une
certaine quantité d'armes, de
munitions et de vivres. Nos pertes sont
très sensibles et le
régiment reçoit l'ordre de
consolider les gains acquis et de les
organiser."
Le
7 mars,
les 1er et 2e bataillons du 81e RI se
replient et sont relevés par le 96e
: "Ces unités doivent se
reformer à la borne 16, Est de la
Ferme de Beauséjour où elles
occupent quelques abris
existants."
En
avant des lignes, à midi, une
nouvelle attaque est ordonnée. Le
3e bataillon "toujours soumis aux
mêmes feux ; peut gagner, en faisant
ramper les hommes, une cinquantaine de
mètres (...) Mais les hommes sont
exténués par les
journées d'attaque et sont
incapables d'aucun effort."
Le bataillon se replie vers
Beauséjour, quelques unités
du 81e restant dans les tranchées
en appui aux 84e et 96e RI. Elles doivent
assurer "l'inviolabilité" et
"l'intégrité" du
front.
Le
12 mars,
"les fractions de 1re ligne
reçoivent l'ordre d'avoir à
ouvrir le feu immédiatement sur
tout objectif ennemi qu'elles auront
devant elles. Les éléments
disponibles de 2e ligne se porteront en
avant pour arrêter ou attaquer dans
son flanc gauche toute contre attaque qui
chercherait à descendre des bois du
Mesnil dans la direction du Ravin des
Cuisines."
Le
14 mars
: depuis plusieurs jours, "l'ennemi
montre une très grande
activité." Le 2e bataillon du
81e est alors en 1re ligne. Louis Auguste
Gauvrit est monté au front avec la
6e compagnie.
|
Dans
le JMO du Service de Santé
divisionnaire de la 31e Division
d'Infanterie (26 N 321 /
10)
Ambulances
du secteur au
10
mars
:
"10 mars : la 31e DI quitte
Courtissols pour venir à
Laval. Le Groupe de Brancardiers
Divisionnaires (G.B.D),
l'ambulance 8 sont à La
Croix en Champagne.
Les formations sanitaires qui ne
fonctionnent pas continuent
à rester à La Croix
en Champagne.
L'ambulance 5, l'ambulance 7 et
la 11 sont dirigées sur St
Jean de Tourbe où elles
s'installent, prenant la place
des ambulances des 1er et des 2e
Corps."
Postes
de secours au
13
mars
:
"L'emplacement des postes de
secours des régiments de
la division se répartit
ainsi qu'il suit :
Postes de secours centraux : 81e
Minaucourt 96e Beauséjour
142e Minaucourt 122e
Wargemoulin
Les postes de secours de
bataillon sont à
Beauséjour.
L'évacuation des
blessés se fait par les
brancardiers de la 31e
DI."
Attaque
du 14
mars
:
"Nombre de blessés
important.
Pour la relève de ces
blessés, on utilise les
brancardiers de la 31e DI, de la
32e DI renforcés par le
matériel des brancardiers
de Corps et le Groupe de la 48e
DI.
Les brancardiers de la 31e
Division ramènent aux
ambulances 158
blessés."
|
Dans
le JMO du Service de Santé
divisionnaire de la 48e Division
d'Infanterie (26 N 361 /
18)
12
mars
: "L'Ambulance 1/VII
s'installe à St Jean sur
Tourbe dans les tentes et les
baraquements d'une ambulance du
2e Corps qu'elle
relève.
Elle va continuer à
fonctionner comme ambulance
chirurgicale avec le concours
d'une partie du personnel de
l'Ambulance 1/75. Le
Médecin Divisionnaire et
le Médecin Chef du Groupe
de brancardiers font la
reconnaissance du terrain du
secteur où doit
fonctionner le Groupe de
brancardiers la nuit.
Cette reconnaissance
effectuée, la
relève des blessés
est organisée de la
façon suivante : un poste
général de recueil
est installé à
Mesnil les Hurlus où tous
les blessés sont conduits
par les brancardiers du Service
régimentaire.
A six heures du soir partent de
St Jean ; où sont
installées 4 ambulances
dont une pour triage et les
blessés légers ;
les brouettes porte-brancards des
groupes de brancardiers
divisionnaires de la 31e, 32e et
48e Divisions.
Les brouettes porte-brancards
sont attelées 3 par 3 avec
un cheval pour faciliter la
marche. Elles partent de
Minaucourt à Mesnil les
Hurlus par les boyaux et
ramènent du Mesnil
à Minaucourt les
blessés
couchés.
A huit heures, les voitures de
transport des blessés des
3 groupes partent de St Jean et
vont à Vargemoulin et
Minaucourt à la sortie des
chemins impraticables pour elles
et coopérent au transport
de tous les blessés qui
leur sont conduits sur les
ambulances de St Jean. Le chemin
des rondins est utilisé au
second voyage.
En raison de l'état du
terrain, le transport par les
brouettes brancards a
été fait avec de
très grandes
difficultés du poste de
secours de Mesnil les
Hurlus
A St Jean sur
Tourbe, la répartition des
Ambulances a été
faite conformément au
schéma qui suit (voir le
schéma d'évacuation
ci-dessous) ; la section
sanitaire automobile du 16e Corps
renforcée de quelques
voitures de la IVe Armée
faisait depuis St Jean sur Tourbe
les évacuations sur Valmy
et sur Chalons en voyages
successifs."
|
schéma
d'évacuation des blessés
depuis St Jean sur Tourbe
|
Le
15 mars
: "Vers 5 heures du matin, l'ennemi
lance une contre attaque très
violente sur le front du 2e bataillon. La
5e compagnie, violemment attaquée
à coups de grenades et de bombes,
perd énormément de monde et
est obligée d'évacuer une
portion de la tranchée conquise par
nous le 5 (mars) et une partie de boyau
parallèle à cette
tranchée.
La
liaison est coupée et le 2e
bataillon n'est plus en liaison avec la 8e
compagnie. Deux compagnies du 1er
bataillon sont mises à la
disposition du 2e bataillon qui devra
essayer de reconquérir le terrain
perdu. Mais sur le jet continuel de
grenades et de bombes, l'attaque
échoue.
La contre attaque ennemie est cependant
enrayée et des barrages
établis à l'aide de sacs
à terre et de toutes sortes de
matériaux arrêtent sa
progression.
La lutte est terrible. Les boyaux sont
encombrés de
cadavres.
A
21 heures 30, la 8e compagnie n'a pas
encore rétabli sa liaison et ce
n'est que vers 22 heures que des hommes en
rampant rétablissent cette liaison.
Un boyau est immédiatement
commencé. Le 3e bataillon continue
les travaux d'aménagement des
tranchées."
16
mars
: "La journée se passe sans
incidents pour le 81e
Le
régiment est relevé entre 19
et 20 heures par deux bataillons du 142e.
Les 3 bataillons sont rassemblés au
bivouac de Beauséjour où le
repas a été
préparé pour 21 heures. Le
régiment part dans la nuit pour
Wargemoulin."
16
mars
: "Le Médecin
Divisionnaire (de la 48e DI)
s'est porté au Poste de
Commandement à la cote 165
; il s'est rendu ensuite à
Mesnil les Hurlus, au Bois de la
Truie et jusqu'au Bois
Allongé dans la direction
de la cote 196. Il a pu constater
que les postes de secours
étaient encore
encombrés et qu'il y avait
dans des boyaux de
dégagement des
blessés qu'il n'avait pas
été encore possible
au service régimentaire de
relever ; en raison de
l'encombrement des boyaux et des
tranchées dans lesquels
venait de se livrer une lutte
âpre ; il y avait un
amoncellement parfois fantastique
de cadavres.
Les équipes de
brancardiers régimentaires
se dépensaient cependant
sans compter mais les
tranchées de 1re ligne
étaient distantes de 3
kilomètres environ du
poste de secours ; il fallait
cheminer dans des boyaux souvent
étroits, encombrés
de troupes, au point que pendant
quelques heures le transport des
blessés devait être
interrompu.
Un relai avait été
installé au Bois de la
Truie et le relèvement
s'effectuait de jour comme de
nuit, suspendu seulement dans les
périodes les plus intenses
du bombardement.
Du 15 (mars) minuit au 16 minuit,
400 blessés ont
été relevés
et évacués sur
l'Ambulance de triage."
(8)
Le
17
mars,
le Médecin Major note :
"A ma visite à
Beauséjour, je me rends
compte que des blessés de
la matinée n'ont pu
être relevés au
moment du passage du convoi de
brancardiers
Je donne
l'ordre de faire un
deuxième voyage."
(9)
(8)
JMO du Service de Santé
divisionnaire de la 48e Division
d'Infanterie (26 N 361 / 18)
(9) JMO du Service de
Santé divisionnaire de la
31e Division d'Infanterie (26 N
321 / 10)
|
17
mars :
"Après une halte de deux heures
à Wargemoulin, le régiment
se rend à Somme-Bionne où
deux bataillons sont logés dans des
baraquements et un bataillon, le 1er, dans
le village même.
Le travail de réorganisation du
régiment est de suite
entrepris
"
20
mars
: "Le 1er bataillon
a
été dirigé sur le
Bois Equerre et le Bois Oblique pour
reprendre les éléments de
tranchées perdus par les 142e et
342e."
"... Dans la matinée, le II/81
(le 2e bataillon du 81e RI) est
envoyé dans les tranchées de
soutien du 96e et occupe depuis le point H
jusqu'au Bois de la Truie compris."
(voir les repères sur la carte
ci-dessus)
"A 17 heures, ordre est donné au
III/81 d'attaquer vers 23 heures en
débouchant du boyau et du Bois
Equerre qu'occupe le I/81, il attaquera de
front la partie de tranchée perdue
entre le Bois Oblique et le Ravin des
Cuisines, pendant que le 1er bataillon
à droite, le 2e à gauche
tâcheront de refouler
l'ennemi
"
21
mars :
"La matinée se passe sans
modification et sans incident ; l'ordre
est donné à 15 heures 50 de
relever au Bois Oblique les compagnies du
342e, et au 2e bataillon les fractions du
96e qui sont au point E. L'ordre est
exécuté sans incident dans
la 1re partie de la nuit entre 21 heures
et 1 heure
"
22
mars
: "Le régiment occupe les
emplacements suivants :
- 1er bataillon et une section de
mitrailleuses au Bois Oblique vers le
point E
- 2e bataillon et la 9e compagnie avec
deux sections de mitrailleuses du point E
jusqu'au Bois des 3 coupures
- les trois autres compagnies du 3e
bataillon au bivouac de
Beauséjour."
22
mars : l'ordre de la 61e Brigade prescrit
que (10)
:
"1e - A 17 heures, la 8e Compagnie du
81e, sortant de ses tranchées, se
précipitera sur les
tranchées qui auront
été bombardées par
notre artillerie lourde en se faisant
précéder par des porteurs de
grenades.
2e - La 5e compagnie du 81e occupera
immédiatement la portion de
tranchée de la 8e compagnie pour
rétablir la continuité du
front.
3e - Pendant le mouvement en avant de la
8/81, les fractions de la 6/81 voisines du
point H et celles du Bois Oblique voisines
de l'extrémité nord de la
tranchée perdue agiront par des
grenades et par le feu de manière
à prendre d'enfilade
l'objectif
"
(10)
JMO de la 61e brigade - mars
1915
Louis
Auguste Gauvrit participe à cette
offensive. C'est très probablement
ce jour-là qu'il est
grièvement blessé à
la tête par un éclat
d'obus.
"Quand
on se représente le soldat
de 14-18, on le voit
généralement avec
un casque de métal sur la
tête...
Pourtant
les Français ne sont pas
partis en 1914 coiffés
d'un casque, mais d'une
casquette. Pendant de très
longs mois jusqu'à
l'automne de 1915, ils ont
été, comme les
Russes, soumis au tir des
mitrailleurs allemands sans
protection aucune. Il est vrai
qu'en face, le
célèbre casque
à pointe n'était
pas une protection plus efficace.
Il était tout de
même en cuir bouilli
Au reste, cette casquette
était appelée
officiellement "képi",
d'un mot allemand qui signifie
"bonnet"
Le port du casque
était inconnu en 1914,
sauf des Allemands. Encore
ceux-ci ne disposaient-ils pas de
casques d'acier.
Les
états-majors de toutes les
armées d'Europe avaient
considérablement
développé la
puissance de feu de l'infanterie
et de l'artillerie grâce
à la mitrailleuse et aux
canons à tir rapide. Nul
ne s'était soucié
de veiller à la
sécurité des
fantassins
Adrian,
dès le début de la
guerre, envisagea de glisser des
calottes d'acier sous le
képi des fantassins. Ainsi
seraient ils
protégés. Mais les
soldats ne voulaient pas s'en
servir. Ils les appelaient des
cervelières. Elles
étaient lourdes,
incommodes, elles
déséquilibraient le
képi...
Que
faire ? Les blessés
à la tête se
multiplient. Ils sont les plus
difficiles à soigner.
Leurs blessures, très
délicates à
opérer, les rendent
intransportables. Les cahots du
train ou des ambulances les
tuent. On imagine de leur faire
descendre les fleuves et canaux
sur des
péniches-hôpital.
Mais ce n'est là qu'un
expédient. Il faut trouver
autre chose.
Joffre
demande un rapport au
général d'Urbal.
Les conclusions sont
spectaculaires : "Le plus grand
nombre de blessés,
écrit le
général le 12
février 1915, après
les batailles des
frontières et la bataille
de la Marne, le plus grand nombre
d'hommes blessés - huit
à neuf sur dix - sont
atteints à la tête.
Six à huit fois, la balle
n'a pas atteint la boite
crânienne. Dans la plupart
des cas, une coiffure
métallique, même
légère, aurait pu
éviter la blessure et la
mort."
On
est en février Les
premiers casques
métalliques n'arrivent
dans les unités qu'en
septembre
Les
premières "offensives" de
la fin de 1914 et du début
de 1915 en Champagne se
révélèrent
inutilement meurtrières.
La nouvelle offensive en
Champagne, du 15 février
au 18 mars, fut encore plus
désastreuse. Pour gagner
deux ou trois kilomètres
de territoire, on comptait les
victimes par milliers... Des
morts qui portaient toujours le
képi
rouge."
Pierre
Miquel - "Les hommes de la Grande
Guerre"
|
Evacué,
peut-être plusieurs heures
après avoir été
blessé, Louis Auguste est
transporté à
l'arrière des lignes, au Poste de
Secours. Ensuite, le lendemain, voire
même le surlendemain, il va
être transporté à
l'ambulance de l'avant et
trépané.
Ce n'est qu'après deux ou trois
jours sur place, soigné tant bien
que mal, qu'il est décidé de
l'envoyer en train sanitaire vers
l'hôpital du
Panthéon.
JMO
du Groupe de Brancardiers de la
31e division
(11)
Mars
1915
: "Les médecins des Corps
de troupe font remarquer que
l'évacuation par trains
régimentaires n'est pas
aussi satisfaisante que possible
: il y aurait peu d'empressement
de la part des trains
régimentaires à
accepter les malades et
blessés sous
prétexte qu'à Somme
Tourbe on aurait refusé
d'accepter leurs
évacués."
(11)
J.M.O (18 mars-27 juin 1915) 26 N
321/17
|
Ce
voyage au départ de la gare
régulatrice, compliqué par
l'état du réseau
ferré et la priorité
accordée aux transports de troupes
et de munitions, a pu prendre entre deux
et trois jours... Il arrive le 30 mars
1915 à l'hôpital.
Vu la gravité de sa blessure, il
doit agoniser une quinzaine de jours avant
de mourir.
|
|
Evacué
du front, Auguste meurt de ses blessures le 16 avril 1915
à Paris, à l'Hôpital
complémentaire du Panthéon, 18 rue Lhomond,
"à onze heures trois quarts du soir".
Le Livre
d'Or de la commune de St Léger de Blanzac nous
renseigne aussi sur les blessures d'Auguste :
|
Ci-dessous l'acte
original de décès reçu en juillet 2011 de la
mairie du 5e arrondissement de Paris :
Voici maintenant
la transcription de l'acte de décès à Saint
Léger, le 17 avril 1915 "à midi" :
Auguste est
inscrit sur le Monument aux Morts du Poiré sur Vie (il y a
erreur ici sur son âge à son décès) :
http://www.memorial-poiresurvie.fr
Il est
enterré dans le carré militaire d'Ivry sur Seine
(commune de la banlieue sud de Paris, dont elle est limitrophe), avec
la mention "Mort pour la France" :
NB : Pour les
familles qui ne possèdent pas de sépulture familiale et
n'ont pas les moyens d'en acquérir, les communes
délivrent à titre gratuit et perpétuel des
emplacements pour accueillir les « corps restitués de
Mort pour la France », d'où sont exclus tous les autres
défunts.
Dans certains cimetières communaux, des endroits
spécifiques regroupent ces tombes où les enfants de la
ville, du même quartier, de la même rue, continuent
à se côtoyer par delà le sacrifice. Ils prennent
le nom de Carrés de corps restitués.
Voir aussi sur
Mémorial GenWeb :
http://www.memorial-genweb.org/~memorial2/html/fr/resultcommune.php?act=view&insee=94041&pays=France&dpt=94&idsource=50215&table=bp08&lettre=G
le Carré de
corps restitués d'Ivry sur Seine - photo Laetitia Tisserand
(2009)
On
retrouve le nom d'Auguste Gauvrit dans
l'église de Cressac, à 5 km de
Saint-Léger.
Sans doute Cressac et Saint-Léger
étaient-elles, à l'époque de
la guerre, réunies en une seule
paroisse.
Voilà probablement pourquoi cette plaque
réunit les Morts pour la France des deux
communes.
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les 2 plaques, au
bas de la croix, à Saint-Léger
Beaucoup plus récemment, la municipalité de
Saint-Léger a voulu poser une plaque : la noire sur la
photo.
Celle du bas était auparavant "dans la famille
d'Auguste".
articles
de presse de mai 1998
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Un grand merci
- à l'ami
Michel
Guironnet
pour nous avoir aidés à sortir de l'oubli ce Poilu
"ordinaire"
- à
Marcel Poirier, Lucette Vigneron et au secrétariat de
mairie de St Léger de Blanzac, pour leur soutien et leurs
recherches
- à Jany
Bouleau et Bruno Veillon, de l'Association
Généalogique de la Charente, qui se sont
déplacés aux A.D. d'Angoulême pour
retrouver et photographier le registre matricule
d'Auguste
- à
Joël Godin, de l'équipe MémorialGenWeb,
gestionnaire des relevés des régions Aquitaine,
Auvergne, Bretagne, Languedoc-Roussillon, Limousin et
Midi-Pyrénées, pour ses clichés en
l'église de Cressac
- à
Catherine Cathelineau, chef du service des archives
médicales hospitalières des Armées, à
Limoges, pour les documents fournis
des vues
récentes du village
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historique
de la guerre (1914-1915-1916)
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photos de
classe et photos anciennes
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erci
de fermer l'agrandissement sinon.
https://www.stleger.info