la ête du évaudan

 

 

En juin 1764, deux enfants étaient dévorés près de Langogne ; en juillet, une fille de 14 ans aux Habats, près de Saint-Etienne-de-Lugdarès.
En août, une fille de 15 ans était dévorée à Puy-Laurent, puis les attaques contre les personnes, les femmes et les enfants de préférence, continuèrent.

On les attribua non plus à des loups - cela était hélas fréquent en ces temps - mais à un animal fantastique, véritable fléau de l'humanité, la Bête du Gévaudan.

Pendant deux ans, 92 victimes furent à déplorer.
Les pouvoirs publics s'émurent de la situation, les paysans n'osaient plus, dans la Margeride et les Hauts-Plateaux du Gévaudan, aller aux champs, les routes étaient désertes.

Le roi Louis XV Iui-même envoya ses meilleurs limiers et son lieutenant des chasses Antoine de Beauterne.
Le 20 septembre 1765, après plus d'un an de battues incessantes, de chasses à courre où tous les gentilshommes de la contrée donnaient le meilleur d'eux-mêmes, Antoine crut avoir tué la bête.

On fit l'autopsie de l'animal ; Antoine fils fut chargé de présenter au roi sa dépouille qui fut empaillée.

Les chirurgiens assurèrent qu'il s'agissait d'un loup carnassier, sa mâchoire avait une rangée de 40 dents, tandis que les loups n'en possèdent que 26 ; ses côtes étaient disposées de façon que l'animal avait la faculté de se plier de la tête à la queue.

  

Ses yeux étaient si étincelants qu'il n'était guère possible d'en soutenir le regard... en un mot, son aspect était celui d'une bête terrible.
Antoine de Beauterne reçut 1000 livres de pension avec la croix de Saint-Louis, son fils obtint le commandement d'une compagnie de cavalerie ; de plus, il se promena de place en place en montrant le monstre, ce qui lui rapporta 200 000 livres de revenus.

Hélas, il fallut bien déchanter : à Paulhac, le 10 décembre, un jeune homme était blessé. Le monstre n'était pas mort !

On continua de plus belle les chasses et battues ; on inventa des pièges à loup, on empoisonna des appâts ; des loups furent tués en grand nombre, mais la Bête courait toujours, venant même jusqu'aux abords de Mende, au Pailhou, entre Rieutort et Le Chastel.

Enfin le 19 juin 1767, lors d'une battue organisée par le Marquis d'Apchier, Jean Chastel eut la chance de tuer le terrible animal, près de Saugues.


http://membres.lycos.fr/labetedugevaudan/gevaudan.htm

La joie fut grande ; tout le monde voulut voir la Bête.
Un chirurgien de Saugues, "Pegranie", fut chargé d'embaumer l'animal mais il se contenta de le fourrer de paille.
Quand la dépouille fut à Paris, elle était dans un tel état de putréfaction qu'il fallut l'enterrer. Monsieur de Buffon l'examina et reconnut que c'était un gros loup...

D'après A. André "La Bête du Gévaudan" Mende, Chaptal , 1931
et F. Fabre "La Bête du Gévaudan", Paris, 1930,
Voir aussi Revue du Gévaudan n° 4, 1958

 


http://www.panoramio.com

 

En juillet 1958, la municipalité de Marvejols a fait édifier, place des Cordeliers, une statue de la Bête du Gévaudan, oeuvre de M.E. Auricoste.


la statue de la Bête, à Marvejols

  

 Cette page est extraite d'un site remarquable consacré,
entre autres choses, aux légendes de la Lozère.
Pour lire la suite, cliquez ici :
http://causses-cevennes.com/histoire/legendes.htm

 


 

Ci-dessous un article de http://www.ledauphine.com de juillet 2013, intitulé "La Bête du Gévaudan, serial killer à 4 ou 2 pattes ?"

"Le nombre des victimes varie et l’existence de la Bête est encore discutée. Mais depuis le retour du loup en France, l’histoire connaît un regain d’intérêt.

Depuis le funeste 3 juillet 1764, l’histoire de la Bête du Gévaudan court la campagne entre Ardèche, Haute-Loire et Lozère. Ce jour-là, la petite Jeanine Boulet, tout juste âgée de 14 ans, est tuée à Saint-Etienne-de-Lugdarès en Vivarais par une bête. La Bête. La fillette ne fait qu’ouvrir une interminable liste qui ne se refermera que trois ans plus tard. Toutes les victimes, sans exception, sont des femmes et des enfants occupés à garder les troupeaux pendant que les hommes triment dans les champs. Des proies faciles. Combien au total ? “78 en trois ans”, affirme Jean Richard expert es-Bête à Saugues (Haute-Loire) alors que d’autres historiens ou conteurs, plus généreux, estiment le massacre à 100, voire plus de 110 morts.

16 victimes ont été décapitées, d’autres scalpées : les sceptiques ont trouvé là un premier motif pour mettre à mal la thèse la plus répandue, celle du loup. A-t-on vu un prédateur choisir la partie la moins charnue du corps humain pour satisfaire sa faim ont relevé ces contestataires ?

Ces détails morbides ont également nourri l’hypothèse d’un monstre, un animal géant et sans pitié échappé d’on ne sait où. Quant à l’Église, elle y a trouvé matière pour justifier les foudres du Ciel : “La Bête aurait été envoyée par Dieu car les fidèles avaient fait une sorte de Vatican 2 avant l’heure en modifiant la liturgie”, s’amuse Jean Richard.

De leur côté, les tenants de la thèse du complot des nobles assurent que ces meurtres n’avaient d’autre but que de déstabiliser le roi Louis XV. Une version vite balayée par les historiens du cru qui rappellent que le Gévaudan de l’époque était une petite Vendée prête à mourir pour la couronne.

 

  

à Auvers, une sculpture témoigne du combat héroïque de Marie-Jeanne Valet,
la servante du curé de Paulhac, contre la Bête en août 1765
cette fois-ci, ce n’est pas l’animal qui eut le dessus

 

Reste le serial killer à deux pattes, l’homme. Gérard Ménatory défenseur infatigable du loup a sans relâche défendu dans ses ouvrages l’hypothèse du pervers sexuel aidé par une des vedettes de cette épopée, Antoine Chastel, le fils de Jean qui tua la Bête à La Sogne d’Auvers le 17 juin 1767. Cet Antoine Chastel aurait ramené une hyène d’Afrique du Nord ; une fois ses horribles forfaits accomplis, il livrait ses victimes à la bestiole…

Pour Gérard Ménatory, le loup part en courant à la vue de l’homme et la seule vertu du “Petit chaperon rouge” est de persuader les enfants de manger leur soupe. Pas très loin de cette thèse, le cinéma a évoqué le loup-garou. Encore une histoire de pervers dissimulé sous une peau de bête…

Toujours est-il que l’histoire de la Bête est plus vivace que jamais. “Depuis le retour du loup dans le Mercantour et ailleurs en France et le combat des éthologues avec Gérard Ménatory pour défendre le loup depuis les années 70, deux ou trois livres paraissent chaque année sur la Bête du Gévaudan”, reconnaît Jean Richard.

Il est vrai que ces tueries avaient secoué le royaume à l’époque. Louis XV avait d’abord envoyé les Dragons du capitaine Duhamel qui firent chou blanc. On alla ensuite chercher le Normand Martin Dennvall qui se vantait d’avoir plus de 1 000 loups à son tableau de chasse. Il repartit comme il était venu, bredouille. Raillé par la presse anglaise et germanique pour son manque d’efficacité, le roi envoya alors son propre lieutenant de chasse, François Antoine. Lui eut plus de chance et tua un loup le 21 juin 1765. La prime de 10 000 livres lui avait donné du cœur à l’ouvrage. Mais le massacre continua. Et c’est finalement Jean Chastel qui se tailla un costume de héros en abattant une bête aux mensurations qui n’avaient rien de monstrueuses mais au pedigree mystérieux. Un loup, un canidé croisé avec un autre animal, un gros chien sauvage, nul ne sait vraiment. Empaillée à la va-vite, sa dépouille fut envoyée à Versailles pour rassurer le roi qui ne la vit jamais. La Bête finit, paraît-il, enterrée dans le jardin d’un marquis parisien.

En revanche son ombre plane toujours sur le Gévaudan. À la frontière entre histoire et légende…

EN SAVOIR PLUS - Les ouvrages fourmillent. Citons :

 

 

 

Sur "la Bête du Gévaudan", voir le reportage de TF1 en 2021
https://fb.watch/3frJW0xYPb

 

 

 

 

 

 

https://www.stleger.info