les Vaudois

Extrait de : "Petit guide enluminé et illuminé du Pays de Vaud, à l'usage de l'étranger qui veut savoir où il met les pieds"

Luc Binet / Pécub 1987
Papiers gras - Editions du Grimpion

A la ville, les Vaudois ont une tête, deux bras et deux jambes.
A la cave, ils ont un fusil d'assaut, et vingt-quatre cartouches.

Les Vaudois sont bien élevés et disent bonjour et bonsoir, mais ça s'arrête là.

Les Vaudois n'ont pas de longues oreilles pour mieux vous entendre.
Ce sont les mulets qui sont comme ça et on ne les rencontre qu'en haute montagne.

Les Vaudois ne sont pas plus phallocrates que vous.

Les policiers vaudois sont plus polis que les chauffeurs de taxi new-yorkais.

Les chiens vaudois ne mordent pas plus que les autres mais n'ont pas la rage.
Ce sont les renards qui se la gardent mais on ne désespère pas de les vacciner tous avant la fin du siècle.

Les Vaudois ne s'intéressent pas à la comète de Halley, ils attendent la Fête des Vignerons.

Les Vaudois n'aiment pas les Bernois. On se demande pourquoi.

Les Vaudois font rarement les cons en général mais le sont parfois un peu en particulier.

 

Tout petit Vaudois rêve d'égaler Mozart. Comme on le laisse vivre, il devient syndic. C'est triste.

Les Vaudois sont propres.

 

La majorité des Vaudois ont une tête bien ronde, les cheveux bien courts et les dents bien blanches, mais c'est pas de leur faute. C'est à cause de l'iode dans le sel et du fluor dans l'eau.

Les Vaudois ne sont pas bavards mais ils n'en pensent pas moins, car ils ont une tête pour ça.

Contrairement aux autres Confédérés, les Vaudois n'arrivent jamais à l'heure mais exactement avec un quart d'heure de retard. Ceci n'est pas dû à leur esprit frondeur mais au simple fait qu'ils sont plus lents.
A Berne, où ils ne sont pas rapides non plus, ils se lèvent plus tôt, mais ceci est une autre histoire.

 

Les Vaudois ne sont pas riches mais ils ne sont pas pauvres non plus (en moyenne).

Les Vaudoises se sentent tellement bien chez elles qu'elles ne sont pas autorisées à sortir le soir.

 

Si les Vaudois vont au bistrot, c'est pour lire les journaux.
Si les Vaudoises n'y vont pas, c'est parce qu'elles ne font pas de politique (et non pas parce qu'elles sont analphabètes).

Nul, pas même les Italiens, ne regarde les femmes comme les Vaudois : par transparence.

Les soirs où les Vaudois remplissent leur déclaration d'impôt, ils n'honorent pas leur devoir conjugal.
Heureusement, ça ne leur arrive qu'une fois tous les deux ans.

Les Vaudois sont inventifs, accueillants, libres, joyeux, voire exubérants. Esthètes raffinés, ils sont élégants, ...

C'est pas vrai, mais on peut continuer à espérer...

 


 

Pourquoi les Suisses
parlent-ils lentement ?

Extrait de : "Oui, tiens, pourquoi ?"

Philippe Vandel / 2010
Oh ! Editions - France Info

"Y a pas le feu au lac...
Et pourtant, il faut bien répondre à la question. Nous abordons là un sujet hautement sensible, sur lequel de nombreuses études ont été menées. Sans blague.
Une chercheuse, Brigitte Zellner, a publié en 1998 un article intitulé "Caractérisation du débit de parole en français" dans les Actes des XXIIe journées d'étude sur la parole à Martigny, en Suisse. Elle a déterminé, grâce à la comparaison systématique de cinquante phrases lues dans deux débits, que "le ralentissement peut s'obtenir, par ordre d'importance, par l'allongement des segments, par la production d'un plus grand nombre de syllabes et par l'insertion de pauses".
Voilà peut-être un début de réponse. Tout le monde a en tête l'accent chantant des Suisses, qui insiste sur certaines syllabes. Il n'est pas sans lien, d'ailleurs, avec l'accent savoyard.
Mais les savants ne se sont pas arrêtés là : une étude décisive a été menée en 2008, intitulée : "Les Vaudois parlent-ils réellement plus lentement que les Parisiens ? Un début de réponse", par Sandra Schwab, Isabelle Racine et Jean-Philippe Goldman, dans le cadre du laboratoire d'analyse et de traitement du langage de l'université de Genève. Leurs conclusions sont sans appel : les Vaudois ne parlent pas plus lentement que les Parisiens. Ce qui change, en revanche, c'est la perception extérieure. Alors même que les chronos sont identiques, les auditeurs sont certains que les Vaudois ont mis plus de temps à lire le même texte.
Alors pourquoi cette idée reçue qui ne quitte pas l'image des Suisses ? Beaucoup d'analystes lient cela à l'activité horlogère tellement répandue de l'autre côté du lac Léman. Fabriquer des montres demande de la précision, bien sûr, et beaucoup de temps.
Jusqu'à preuve du contraire..."

 

Trois Vaudois sont assis sur un banc. Passe une vache.

Un quart d'heure plus tard, le premier dit :
- C'était la vache à Gontran.

Un quart d'heure plus tard, c'est au tour du deuxième :
- Non, c'était la vache à Fernand.

Après une demi-heure, le troisième :
- Moi je m'en vais, je n'aime pas les disputes.

 

 

 

 

 

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