oissy aint éger

le domaine de rosbois - 2/3

 

  

Situé à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Paris, le château de GROSBOIS s'élève au milieu d'une vaste région boisée, d'où son nom, sur la commune de BOISSY SAINT LEGER.

GROSBOIS est une des plus jolies demeures historiques des environs de Paris, par l'importance et la grâce de ses constructions de l'époque Henri IV - Louis XIII. La brique est employée de façon originale en chaînages verticaux et pour les encadrements des baies, en alternance avec la pierre de taille.

 

 

Gros-Bois, Château du Prince de Wagram - l'Orangerie

 

 

 

l'Orangerie

 

 

C'est une terre historique qui a souvent changé de propriétaires, mais ce n'est qu'à partir de 1563 que ceux-ci sont connus avec certitude :

  • Marie MOREAU, dame d'honneur de la reine en 1613. En 1596, elle épouse Nicolas de HARLAY, conseiller du roi auquel elle apporte GROSBOIS en dot. Celui-ci entreprend la construction d'un château sur le domaine de Grosbois et confie les travaux à l'architecte Florent Fournier, qui a travaillé au Louvre et à Fontainebleau. Puis, en 1599, il achète la seigneurie de BOISSY SAINT LEGER. En 1616, il vend le château, inachevé, et la seigneurie de Grosbois à :

 

  • Charles de VALOIS, fils naturel de Charles IX et de Marie Touchet, et époux de Charlotte de Montmorency, fille du connétable de France. Malgré sa parenté avec la famille royale, il n'était pas riche. Il a gardé la réputation d'un seigneur faussaire, passant son temps à fabriquer de faux louis d'or. Il meurt en 1650 sans avoir pu achever le château qu'il laisse à son fils :

 

  • Louis Emmanuel de VALOIS qui meurt en 1653, laissant la château à sa fille :

 

  • Françoise Marie de VALOIS. Elle est l'épouse de Louis de Lorraine, duc de Joyeuse, frère du duc de Guise. Le domaine est en mauvais état, elle le vend à :

 

 

Gros-Bois, Domaine du Prince de Wagram - Entrée de la ferme

 

 

  • Antoine de BROUILLY, marquis de Piennes, gouverneur de la citadelle de Pignerol. Sa fille :

 

  • Olympe de BROUILLY, épouse de Louis d'Aumont, marquis de Villequier, lui succède. Le 12 juillet 1701, ils vendent Grosbois à :

 

  • Achille de HARLAY, premier président du parlement de Paris, petit neveu de Nicolas de Harlay qui fit construire le château. Ce grand juriste avait facilité la légitimation des enfants de Louis XIV et de madame de Montespan. Il s'était ainsi assuré le faveur du roi et l'amitié de madame de Maintenon, chargée de l'éducation des enfants. Il meurt le 23 juillet 1712, au grand soulagement "du peu qui le voit ", surtout de son fils unique qui lui succède :

 

  • Achille de HARLAY, qui conserve Grosbois. Avocat au parlement de Paris, il a épousé une riche héritière de Bretagne, Anne Renée Louise de Louet, dame de Coëtjunval, qui fut, dit Saint Simon "avec lui une des plus malheureuse femmes du monde". Il meurt le 23 juillet 1717 et sa fille unique hérite de Grosbois :

 

 

Boissy Saint Léger - Château de Gros-Bois - la Ferme

 

 

  • Louis Madeleine de HARLAY-BEAUMONT, épouse de Christian Louis de Montmorency-Luxembourg, lieutenant général des armées du roi, dernier fils du maréchal de Luxembourg. Le 4 mars 1718, ils vendent le domaine de Grosbois à :

 

  • Samuel Jacques BERNARD, fils aîné du premier banquier de France. Il est chevalier et conseiller du roi. Il mène grand train à Grosbois et passe sa vie à se ruiner. Son père le marie à Louise Olive Frottier de la Coste de la Messelière, une vieille famille du Poitou. Il fait effectuer des modifications aux ouvertures de la façade. Il se livre à un tel gaspillage qu'il est contraint de vendre Grosbois en 1731 à :

 

  • Germain Louis de CHAUVELIN, avocat au Châtelet, devenu garde des sceaux, puis secrétaire d'état aux affaires étrangères en 1727. Il a épousé en 1718, en secondes noces, Anne Cahouet de Beauvais. Il décède en 1762 et est inhumé près de sa femme dans l'église de Boissy St Léger. Ses trois filles sont co-héritières :

 

  • Anne Espérance, veuve de Henri François Colbert de Maulévrier
  • Anne Madeleine, épouse du maréchal Louis Michel Chamillard
  • Anne Sabine Rosalie, épouse de Jean François de la Rochefoucault. Elles préfèrent se séparer du domaine et le vendent le 31 juillet 1762 à :

 

  • François Marie PEYRENC de MORAS, contrôleur général, et à son épouse Catherine Moreau de Séchelles. A son décès en 1771, il lègue Grosbois à sa petite nièce :

 

  

le domaine de Grosbois vu d'avion

 

 

  • Anne Marie de MERLE de BEAUCHAMPS, fille d'un ambassadeur près du roi du Portugal, épouse de Pierre Paul Gilbert des Voisins, président au parlement de Paris. A cette époque, la ferme de Grosbois suffit à nourrir le seigneur, sa famille et ses gens. En 1776 ils vendent à :

 

  • Monsieur, frère du roi Louis XVI (Louis Stanislas Xavier, comte de Provence, qui règnera sous le nom de Louis XVIII). Dans la nuit du 20 juin 1791 il abandonne sa résidence du Luxembourg pour aller se réfugier à Coblence où il retrouve son frère le comte d'Artois (futur Charles X). Le domaine de Grosbois est déclaré bien national. Les citoyens Sébastien et Guillaume Fortel sont commis à la garde du domaine pour le préserver des dilapidations journalières des habitants. La mise en vente du domaine est décidée le 21 Brumaire an III, mais ce n'est que le 19 Brumaire an VI (9 novembre 1797) qu'il est vendu dans sa totalité au sieur :

 

  • Armand PREVOST, pour le compte de BARRAS :

 

  • Paul François Jean Nicolas, vicomte de BARRAS, né en 1755 à Fox-Amphoux, en Provence. Issu d'une vieille famille de Haute Provence, il est le chef du Directoire. En cette période révolutionnaire, il affecte de vivre en grand seigneur, affiche un luxe insolent et tapageur, menant un train de prince opulent. Il entretient autour de lui une société plus grossière que galante, dans une atmosphère trouble autant que brillante. Des duchesses y côtoient des prostituées à la mode. Joséphine de Beauharnais, madame de Mailly, madame de Chateaurenaud, viennent se divertir à Grosbois où madame TALLIEN fait office de maîtresse de maison.
    Barras reçoit Cambacérès, Talleyrand, Fouché, Savary, le financier Ouvrard, le monde de la littérature : Laclos, Benjamin Constant, madame Récamier, le peintre David...
    Le 18 Brumaire an VIII, il remet sa démission à Talleyrand et se retire à Grosbois. Cet exil durera 22 mois, il refuse de se rallier à Bonaparte et est soumis à la surveillance de Fouché. Il est contraint à l'exil ; dans la nuit du 24 Messidor an IX, il part pour Bruxelles afin d'échapper à l'arrestation décidée par Bonaparte. En 1801, il vend Grosbois au :
     

 

 

 le domaine de Grosbois vu d'avion

 

 

  • Général MOREAU, pour un prix inférieur à la moitié de sa valeur. Jean Victor MOREAU, né à Morlaix en 1763 a commandé l'armée du Nord en 1795 puis celles de Rhin et Moselle, et Sambre et Meuse. Sa triomphante campagne d'Allemagne l'a placé au premier rang, mais, déçu par Bonaparte, il devient son rival. Fouché lui tend un piège et il est arrêté à Paris le 15 février 1804 et condamné à deux ans de prison. Gracié, il doit s'expatrier aux Etats-Unis.

 

  • BONAPARTE propose de lui racheter Grosbois. La vente a lieu le 28 juillet 1804. Par Fouché, il le revend le 6 juillet 1805 au :

 

  • Maréchal BERTHIER, grand dignitaire de l'empire, ministre de la guerre, major général de la grande armée, prince de Wagram. Berthier est le grand auxiliaire de Napoléon, il lui est entièrement dévoué. Doué d'une mémoire sans faille, infatigable, il est l'artisan de cette force redoutable qu'est la grande armée. Louis Alexandre Berthier est né à Versailles le 20 novembre 1753. A 13 ans, il entre dans le corps des ingénieurs géographes. A 17 ans, il est lieutenant d'infanterie à la légion des Flandres, puis capitaine en 1777. Il sert dans l'armée de Rochambeau durant la guerre d'indépendance des Etats-Unis. Destitué pendant la Révolution, il est rappelé à l'activité en 1795. Il participe à toutes les campagnes de Napoléon et remplace Carnot au ministère de la guerre.
    Grâce aux dotations que lui octroie l'empereur, Berthier fait de Grosbois une demeure princière. Le 23 avril 1814, l'ex-impératrice Marie-Louise part pour Vienne avec son père et un petit garçon de 3 ans, le roi de Rome. Pour sa première étape, elle s'arrêtera à Grosbois et y passera la nuit.
    Berthier mourra dans des conditions restées mystérieuses, le 1er juin 1815 à Bamberg en Bavière. Vers la même époque, Louis XVIII songe à acquérir Grosbois dont il a déjà été propriétaire avant la Révolution, puis y renonce. Le château reste donc à :

 

 

Domaine de Gros-Bois - Dans le parc - La ferme des Bruyères

 

 

  • Napoléon Alexandre Louis Joseph BERTHIER, fils du maréchal et 2e prince de Wagram. Il épouse le 30 juin 1831 Zénaïde Françoise Clary, nièce de Julie et Désirée, reines d'Espagne et de Suède. Il décède le 9 Février 1887, le domaine reste à son fils :

 

  • Alexandre Louis Marie Philippe, 3e prince de Wagram, époux de Berthe Claire de Rothschild. Il décède le 14 juillet 1911 à Grosbois. Son fils lui succède :

 

  • Alexandre Louis Philippe Marie, 4e prince de Wagram. Le 1er août 1914, avant de partir aux armées, il lègue le domaine à sa sœur. Puis il rejoint le 66e bataillon de chasseurs à pied au Fort de Vincennes comme lieutenant.
    Pendant son absence, le château abritera un hôpital auxiliaire de trente lits, dirigé par l'association des Dames Françaises de la Croix Rouge. Des centaines de soldats sont logés en permanence à l'occasion de leur passage. Les troupes cantonnées sont logées, nourries et chauffées, le fourrage est assuré aux chevaux par la ferme.
    Le 26 novembre 1916, le soldat Louis Ménard, du 10e Régiment d'artillerie à pied, 104e batterie, écrit à ses frère et sœurs à Angers et signale qu'il vient de rentrer au dépôt de son régiment au château du grand Grosbois à Boissy-Saint-Léger, Petit Val, Sucy-en-Brie (Seine et Oise).
    En 1917, le prince commande une compagnie de mitrailleuses à Verdun. Le 28 mai 1918, il est atteint d'une balle et fait prisonnier, il décède le 30 mai 1918 et sera inhumé à Boissy St Léger.

 

 

 

Auberge de Grosbois - 1902

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • Elisabeth Marguerite de Wagram, veuve de Henri de la Tour d'Auvergne. Elle décède le 29 Juillet 1960. Ses héritiers décident de vendre Grosbois.

La société d'encouragement à l'élevage du cheval achète le domaine et le château pour y installer un centre d'entraînement pour les trotteurs. La société s'est engagée à maintenir le dimanche le château ouvert au public et s'emploie à l'entretenir et à le restaurer.

Source : "Grosbois", par Roger Guillemard - Société d'encouragement à l'élevage du cheval français - 1993

 

 

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