oissy aint éger

le domaine de rosbois - 1/3

 

 

 

 

 

 

 

 

Boissy Saint Léger (Seine et Oise à l'époque !)
Château du Prince de Wagram - le château et les pelouses

 

 

 

Gros-Bois - la grille du château - 1905

 

 

 

 

 

Grosbois au XVIIIe siècle, vu par M. Dezallier d'Argenville :

"Grosbois, à qui la vaste étendue de ses bois a fait donner ce nom, appartient à Monsieur. Une patte d'oie mène à la grille, suivie d'une longue avenue qui descend vers le château bâti dans un fond.
On remarque au premier étage une galerie, au plafond de laquelle il y a quatre tableaux représentant des conférences avec les Suisses, et un 5e au-dessus de la porte, où est Charles IX. Le duc d'Angoulême, seigneur de Grosbois, fit venir de Lyon pour peindre cette galerie Le Blanc, maître de Blanchard, fameux peintre français. Différentes évolutions militaires se voient sur les côtés, au nombre de 8 morceaux, tous peints sur le mur. Cette galerie est suivie d'un salon qui sert aujourd'hui de chapelle. On voyait au plafond un Jupiter, dont on a changé les traits en Père Eternel. Je rappellerai à cette occasion ce que Lully disait agréablement d'un air qu'il avait fait pour l'Opéra et qu'on chantait à la messe : "Seigneur, je sous demande pardon, je ne l'avais pas fait pour vous." (...)

"Le parc, qui a plus de dix-sept cents arpents entourés de murs, comprend une grande quantité de terres labourables et de vignes, avec des futaies et des bois taillis. Il n'y faut pas chercher les décorations ni les ornements de l'art qui brillent dans les parcs extrêmement peignés..."

Voyage pittoresque des environs de Paris, 1779, quatrième édition

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Château du Prince de Wagram - Façade et grille d'honneur

 

 

 

Château de Gros-Bois - Façade sud-est

 

 

 

 

 

Le château et le domaine de Grosbois

"Sur la nationale 19, très en retrait de la route, se dresse un château "de pierre et de brique", comme on les aimait à l'époque du roi Henri IV et de son fils Louis XlII.

Il faut franchir une première grille, encadrée de deux pavillons du XIXe siècle, parcourir l'allée "triomphale", passer un petit pont au-dessus des douves, de nos jours gazonnées, franchir la grille d'honneur au monogramme W - comme le prince de Wagram, que devint en1809 le maréchal Louis Alexandre Berthier (1753-1815) - et enfin on arrive au château, plus précisément dans la cour d'honneur, à la magie quelque peu théâtrale : aux ailes en retour succèdent les décrochements successifs des pavillons encadrant le bâtiment central qui se creuse en hémicycle.

L'ensemble des lignes est adouci par les arcs plus ou moins accentués des fenêtres, soulignées par la brique, et non la pierre selon un usage plus traditionnel.

 

 

Château de Grosbois - Rond royal - Monument au Maréchal Berthier, Prince de Wagram
Obélisque où sont gravés les noms des victoires de la Grande Armée
édifié par Alexandre, petit-fils du maréchal

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Château du Prince de Wagram
la rivière

 

 

 

Gros-Bois, Château du Prince de Wagram

 

 

A travers l'histoire

Depuis des siècles, ce domaine, au milieu de la forêt, porte le nom bien justifié de Grosbois. Les nombreux propriétaires, qui se sont succédés là au cours des âges, furent des personnages ayant participé, pour nombre d'entre eux, à l'histoire de France...

En 1562, le maître des lieux, Raoul Moreau, était peut-être moins illustre mais cependant trésorier de l'Epargne. Ce fut sa fille qui apporta dans sa corbeille de noce, en 1596, le domaine et le château à Nicolas de Harlay (1546-1629), conseiller au Parlement, maître des requêtes. Protestant, ayant abjuré à la Saint-Barthélemy , à nouveau huguenot le danger s'estompant, il affirma sa fidélité à Henri IV en levant une troupe de mercenaires suisses. Il fit commencer la construction du château, en confia les travaux, dès 1597, à Jean Fournier, qui travailla aussi à Fontainebleau. Il le revendit, en 1616, à Charles de Valois, duc d'Angoulême, fils naturel du roi Charles IX et de Marie Touchet.

 

 

 

 

 

Ce bâtard royal, "mauvais sujet de grande allure", soupçonné par ses contemporains - et par l'Histoire ! - de fabriquer de la fausse monnaie, emprisonné pour avoir conspiré avec Charles de Biron contre Henri IV, rentré en grâce en 1616, fit appel à Jean Thiriot, ingénieur et architecte des bâtiments du roi, pour la construction des ailes et des pavillons d'angle. Ce prince, devenu veuf, en 1644, de Charlotte de Montmorency, épousa Françoise de Nargonne qui n'avait que vingt-trois ans. 

 

 

Château de Wagram - Allée des Acacias - Porte de Boissy
aujourd'hui, Allée de la Princesse

 

 

Après la mort de Charles de Valois, Grosbois se retrouva au centre des combats de la Fronde. Puis divers propriétaires s'y succédèrent, dont les duchesses de Joyeuse et d'Aumont, avant qu'Achille de Harlay de Sancy, premier président au Parlement et petit-neveu du précédent, ne l'acquît. Son fils en hérita, puis la fille de ce dernier, qui épousa Christian-Louis de Montmorency, et qui ne conserva Grosbois qu'un an après la mort de son père en 1717. Le financier Samuel Bernard en devint le maître, mais s'en défit pour quatre cent mille livres. Ce fut alors le marquis de Chauvelin, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères et garde des Sceaux depuis 1727, au faîte de la faveur royale, qui occupa les lieux. En 1734, il fit ériger les terres de Sucy, Boissy-Saint-Léger, Villeneuve-Saint-Georges, Yerres, Santeny, Marolles, le fief de Cerçay à Villecresnes en marquisat. Mais en 1737, il était atteint par la disgrâce, devait s'exiler à Bourges et ne revenir à Grosbois qu'en 1746. Il passa là les dernières années de sa vie et mourut à la table même de Louis XV en 1762.

 

 

 

 

 

Les lieux appartinrent ensuite à François-Marie Peyrenc de Moras, ancien garçon perruquier devenu richissime grâce au système Law. Le 30 août 1776, c'était au tour du comte de Provence, frère du roi Louis XVI et futur Louis XVIII, décidément fort bien installé en Brie, de prendre possession du domaine et du château. Il fit ériger les marquisats de Brunoy et de Grosbois en duché-pairie.

 

 

 

carte oblitérée en 1907

 

 

 

En 1792, Grosbois était déclaré bien national. Cinq ans plus tard, Barras (1755-1829) s'en porta acquéreur. Ce vicomte, devenu montagnard pendant la Révolution, responsable avec Tallien et Fouché de la chute de Robespierre, instigateur du coup d'Etat du 18 Fructidor an V, premier personnage de l'Etat jusqu'à la prise de pouvoir par Bonaparte, le 18 Brumaire an VIII, mena grand train à Grosbois. Le château était alors fréquenté par le monde de la politique et des arts, par les "muscadins" et les "merveilleuses" comme Juliette Récamier, Mme Tallien ou Joséphine de Beauharnais. Mais, Bonaparte au pouvoir, Barras dut s'exiler. Le général Moreau acheta donc le château, y donna un bal magnifique en 1802. Compromis dans la conspiration de Cadoudal et Pichegru, il fut arrêté en février 1804 puis banni. Fouché s'en porta acquéreur, sur ordre de Napoléon, avant que Berthier, ministre de la Guerre, n'en devînt le seigneur.

 

 

 

Domaine du Prince de Wagram - l'étang

 

 

Devenu prince de Neuchâtel en 1806, avant d'être celui de Wagram, ce fut bien une vie de grand seigneur qu'il mena à Grosbois, qu'il fit restaurer et meubler, décoration et mobilier que l'on voit aujourd'hui. Il y donna des réceptions fastueuses et des chasses demeurées fameuses. Le prince. qui avait dû épouser sur ordre de l'empereur la fille du duc Guillaume de Bavière, invita, une fois de plus, en septembre 1809, Napoléon et Joséphine. Et, pour les distraire des contrariétés de leur divorce, leur fit donner la comédie : épisode tragi-comique car dans la pièce jouée par la troupe des Variétés, il n'était question que de divorce...

 

 

 

Château de Gros-Bois - La rivière

 

 

 

Parc de Grosbois - La rivière, vue du pont Max

 

 

 

En fait, c'est à Villecresnes, commune voisine.

 

 

 

 

 

En avril 1814, Berthier choisissait le camp de Louis XVlll, ancien propriétaire de Grosbois... Après sa mort - le maréchal fut défenestré à Bamberg le 1er juin 1815 - son fils, prénommé Napoléon, en hérita. Occupé par les Prussiens en 1870, Grosbois passa au 3e prince de Wagram, Alexandre Berthier, en 1887. Le 4e prince, aristocrate passionné d'automobile, d'art et de littérature, mourut sur le champ de bataille le 31 mai 1918. Sa soeur, la princesse de La Tour d'Auvergne Lauraguais, hérita du château ; elle aussi y reçut les élites de la société.

Les derniers héritiers des Wagram, les princes de La Tour d'Auvergne, vendirent en 1962 le château et 322 hectares du parc à la Société d'encouragement à l'élevage du cheval français, qui en est toujours propriétaire (la région d'Ile de France possède les 141 hectares restant du domaine originel).

 

 

 

 

le Maréchal Berthier (1753-1815),
propriétaire de Grosbois, qu'il fit restaurer et meubler.

 

 

 

la chambre du Maréchal Berthier
(ne se visite pas)

 

 

la galerie des Batailles

 

le salon des Huissiers

 

 
 

 

 

 

 

 

le hall, aujourd'hui disparu

 

 

Désormais, le parc est le théâtre où s'entraînent les trotteurs. Il y en a quelque 800 en pension ici en moyenne et jusqu'à 1400 en période hivernale."

Source : "Le guide de la Brie française et de Vaux-le-Vicomte", 1996, dans l'excellente collection "Les Guides de La Manufacture", Editions La Manufacture

 

 

 

 

 

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