aint éger en velines en 1892

par Alexis Martin  

 

Sources :

 

(…) "Vers Montfort-I'Amaury, la forêt prend le nom de Saint-Léger. Si nous nous dirigeons de ce côté, nous passerons par le Perray, dans le voisinage duquel nous pourrons nous arrêter sur les bords du bel étang de Saint-Hubert, au lieu même où Louis XIV avait fait construire, par Gabriel, un pavillon tout de marbre et de stuc que Slotz, Pigalle, Falconet et Coustou avaient orné de sculptures et qui servait encore de rendez-vous à Charles X et à ses invités quand les chasses royales duraient trois jours. Ce pavillon n'est plus qu'une ruine aujourd'hui.

 

 

le village vu des Prairies

 

 

 

 

 

Nous sommes là dans la région des étangs : Pourras, Saint-Hubert, Corbay, Hollande, étendent, à perte de vue, la longue suite de leurs miroirs tranquilles, coupés de larges chaussées. Mais leurs bords, habituellement calmes, s'animent tout à coup le jour où le bruit se répand dans la contrée qu'une grande chasse à courre est organisée et que la curée aura lieu sur les rives de l'étang de Hollande ou de l'étang de Saint-Hubert.

 

 

 

vue du village prise du sud-ouest

 

 

 

 

 

 

cachet de 1907

 

 

 

Alors, de tous côtés, arrivent, ralentissant leur trot gêné par les cavaliers et les piétons, les victorias, les landaus, les breaks, les phaétons, les calèches, les chars à bancs, chargés d'une foule de curieux ; des tables et des bancs rustiques se dressent sur les pelouses comme par enchantement et sont bientôt pris d'assaut par les buveurs ; sous des tentes grises, pavoisées aux couleurs nationales, s'organisent des bals champêtres. A tous les arbres s'accrochent des grappes de gamins guettant la chasse et l'annonçant, pour mystifier la foule, cent fois avant qu'elle soit en vue. Enfin, un grand bruit éclate, un immense nuage de poussière se soulève et, se déchirant soudain, laisse apercevoir le brillant et tumultueux cortège des chasseurs. En tête, escortée d'habits rouges et d'amazones, galope la duchesse d'Uzès, qui met bientôt pied à terre et traverse la foule au milieu d'un concert de sympathiques murmures.

Alors commence la curée ; c'est le spectacle attendu. La bête est descendue d'un traîneau et livrée aux chiens ; les piqueurs sonnent à pleins poumons, la meute hurlante se rue dans la chair, le cerf est mis en pièces par des milliers de dents rageuses, le sol devient rouge, les bêtes se disputent des lambeaux sanglants. Le spectacle a, dans sa férocité, un caractère grandiose. La curée finie, les danses recommencent et les beuveries reprennent jusqu'à la tombée de la nuit.

Laissons les trois mille ou trois mille cinq cents curieux, que ce spectacle a attirés, à leur admiration, et reprenons notre marche.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Perray est un long village, une suite de maisons basses mélangeant leurs toits de chaume, de tuile et d'ardoise, rustique à ses extrémités, et dont tout le commerce se groupe aux environs de la mairie et des écoles, petit bâtiment à un seul étage, orné de chaînes de briques et de carreaux de faïence et portant, au-dessus de son fronton central, la date de 1884. L'église du pays, placée sous l'invocation de saint Éloi, est depuis 1874 le but du pèlerinage de Notre-Dame Consolatrice.

Marchant toujours à travers bois et plaines, nous traverserons, sans nous arrêter, les Bréviaires, petite commune de 300 habitants ; puis, à travers le bois des Margotins, nous nous dirigerons vers Saint-Léger, que nous apercevons à quelque distance, entassant ses toits moussus, ses pignons noirs, ses tas de fumier, autour de son église Saint-Jean-Baptiste, un vieil édifice qui fut commencé vers l'an 815, et dans lequel on retrouve des traces de l'architecture des dixième et onzième siècles.

 

vue générale prise de la villa des Glycines

 

 

1921

 

 

vue du village prise du nord-est - carte postale oblitérée en 1933

 

 

carte postale ayant voyagé en 1952

 

 

vue du village prise du cimetière

 

De grands personnages ont résidé dans le pays, qui possédait autrefois un manoir ; on cite parmi eux Philippe-Auguste et Blanche de Castille. On dit - nous sommes porté à croire que ceci n'est qu'une légende - que Philippe-Auguste eut, dans le clocher de l'église, une vision qui détermina sa rupture inexpliquée avec la reine Ingelburge. Quant à Blanche de Castille, il reste un témoin de son passage à Saint-Léger : c'est un bénitier en pierre, sur la cuve duquel ses armes sont visibles encore et qui, déplacé il y a quelques années, orne maintenant le jardin du presbytère.

 

 

 

vue générale de St Léger en Yvelines, prise de la Vesgre

 

 

oblitération de 1909

 

 

 

 

vers 1910

 

Dans l'église, nous remarquerons une belle cuve baptismale, une chaire ornée de fort jolis panneaux sculptés en plein bois et portant la date de 1743, la pierre tombale d'Antoine Billard, valet du roy, mort en 1637, avec ses armoiries, son casque de chevalier, ses têtes de morts appuyées sur des tibias en sautoir et sa longue inscription, tout cela bien conservé ; un tableau, le Baptême de Jésus, qui nous paraît être d'un maître du dix-septième siècle, et dont on distingue les belles qualités sous le chanci qui le couvre.  

Il existe, paraît-il, sous le chœur, un caveau muré qui serait intéressant à explorer, car on assure qu'il contient plusieurs tombes curieuses. Une boiserie un peu lourde forme le fond du chœur et laisse, entre elle et le mur de l'église, un étroit espace où se trouve une piscine d'un caractère absolument primitif. Les fenêtres du chœur sont ornées de vitraux modernes, dus à Borgès de Toulouse, qui sont fort bien composés et admirablement compris au point de vue du sentiment chrétien ; ils représentent la Descente de Croix, la Mise au tombeau, et la Résurrection.

 

 

 

 

 

 

 vers 1960

 

Saint-Léger possédait, nous l'avons dit, un manoir ; il est maintenant remplacé par un château moderne, mais il reste, de la construction féodale, d'immenses souterrains qu'on n'a pas encore eu la curiosité d'explorer.

Non loin de ce village, qui fut débaptisé sous la Révolution et s'appela Marat-lez-Bois, à Planet, il existait autrefois un monastère dont quelques ruines, visibles encore, sont enclavées dans une propriété particulière.

A l'ombre des chênes, des sapins, des charmes, des bouleaux, par la forêt de Saint-Léger, nous arriverons à Montfort-l'Amaury." (…)

 

 

 

 

 

carte postale oblitérée en 1972 

 

 

carte postale oblitérée également en 1972 

 

 

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