e comté de ontfort

 par Pierre Léchauguette et Henry Leclercq (1980)

  

A l'époque où l'on commence à parler des seigneurs de Montfort, aux environs de l'an mil, le territoire de ce qui sera le comté, c'est l'Yveline.
Et, sans trop forcer, on peut même avancer que c'est encore l'Yveline gauloise, la forêt.
Les Romains ne l'ont guère occupée et quasiment pas défrichée.
Une carte des sites gallo-romains montre la rareté des "villas", à côté de leur densité en Beauce ou en Ile-de-France.

Et, là où il y en a eu, les invasions barbares les ont fait disparaître, laissant l'arbre reprendre possession de son domaine.

Les rois mérovingiens n'ont guère touché à cette forêt.
C'est une richesse trop précieuse pour songer à la détruire.
Elle donne son bois, son gibier, ses lieux de pacage pour les animaux, les porcs surtout.
Toute cette forêt d'Yveline, ils l'ont en grande partie donnée aux moines des grandes abbayes, surtout celle de Saint Denis.
Et ce sont ces moines qui ont osé s'installer à demeure dans la forêt et commencé à la défricher en y édifiant les premiers bâtiments religieux.

 

l'auberge des Bruyères 

 

 

l'auberge des Bréviaires 

 

Mais, aussi bien sous les Mérovingiens que sous les Carolingiens, ces moines sont peu nombreux.
La plupart des religieux qui ont alors pénétré dans la forêt sauvage y cherchaient la solitude et le silence de la vie érémitique plutôt que les joies "matérialistes" du défrichement et du labour.

Les rois Carolingiens tiennent trop, eux aussi, à la forêt, pour encourager sa destruction, le sol ne le permet d'ailleurs que difficilement.
L'Eglise y continue son oeuvre de fourmi, oeuvre que les invasions normandes, qui ne cesseront qu'en 911, vont en grande partie détruire.

Et voici qu'aux environs de l'an 1000, un seigneur venu du Nord devient maître de cette région.
Il est l'ancêtre des Montfort qui vont y régner pendant plus de trois siècles, ayant en garde cette zone frontière, placée en tampon entre la Normandie à l'Ouest, dont le duc devient roi d'Angleterre en 1066, et le domaine capétien, dont le petit seigneur, duc de France, a été élu roi en 987.

 

l'hôtel-restaurant de la Poste

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Essayons de nous faire des yeux neufs pour regarder la vie de la seigneurie de Montfort, pour découvrir toutes les nouveautés qui surgissent aux environs du XIe siècle.

Neufs sont les villages, nés des défrichements qui ont troué le manteau forestier entre 1060 et 1250.
Ils le disent par leur nom : la Villeneuve, la Rue Neuve, la Garenne, la Rue Verte, les Mesnuls, la Grange aux Bois et, encore plus évocateurs, les Essarts, les Essartons.
Ce sont les vrais villages qui vont prendre le visage que nous leur connaissons encore aujourd'hui.
Car auparavant, nous dit A. de Dion, "les villages mérovingiens, pauvrement construits, se déplaçaient, changeaient de nom et disparaissaient sans laisser de traces".
Cette fixation des populations est l'oeuvre des moines et des seigneurs, "la féodalité ayant donné aux moindres divisions géographiques une fixité qui n'existait pas auparavant".

Oeuvre des moines et des seigneurs.
Ainsi, en 1208, Simon IV de Montfort cède au prieuré de Bazainville le droit de convertir le bois de Bazainville en terres arables.
Amaury V, son fils, donne en 1223 aux Prémontés de l'abbaye de Joyenval 200 arpents de bois à essarter dans la forêt d'Yveline.

 

 

 

 

"Votre site est très bien documenté. Je vous en félicite.
Nous sommes un couple d'artistes qui travaillons sur la mémoire, et j'ai en ma possession des photographies (plaques de verre négatives 1885- 1907) du pays des Yvelines. Nous sommes Poitevins.
Vous pouvez utiliser cette image sur votre site, en mentionnant qu'elle provient de notre collection Emmanuel Dissais et Catherine Brachet. J'espère que cette image vous intéressera.
Si vous reconnaissez un visage (on ne sait jamais !), cela nous intéresse pour nos recherches.
Cordialement"

Emmanuel Dissais, le 6 novembre 2013

 

 

 

 

 

 

 

 

à gauche, l'hôtel du Gros-Billot

 

 

rue de la Croix Blanche - l'hôtel du Gros-Billot

 

 

 

Très nombreuses sont les donations de cette sorte.
Nous sommes en effet aux siècles de l'extraordinaire élan religieux.
Des moines, cette fois, il en vient de partout, encouragés par le roi, encouragés par le don des seigneurs.
Sous Hugues, abbé de Cluny (1049-1199), l'ordre compte plus de 10 000 moines, de la Pologne à l'Espagne.
Toutes les "robes" sont représentées : les Clunisiens, bénédictins réformés de 910, les Grandmontains, fondés en 1076, les Chartreux en 1084, les Cisterciens en 1098, et, un siècle plus tard, les Fransciscains, les Dominicains, les Carmes, les Augustins.

Eglises des Abbayes, chapelles des prieurés dont beaucoup survivront dans nos paroisses actuelles, sortent, toutes neuves, de la terre.
Là où nous n'avons que trop coutume de voir une ruine, un nom, se sont élevés, pleins d'ardeur et de foi, ces bâtiments où, certes l'on prie, mais où l'on défriche, l'on cultive, l'on vendange, l'on bâtit.
Quelle vie, quelle prospérité !
Imaginez ce qu'ils furent, en visitant ce qu'il en reste, par exemple le cellier d'Epernon, possession de l'abbaye des Hautes Bruyères.

Les abbayes, elles, sont partout, royales et indépendantes, comme aux Hautes Bruyères (fondée en 1115 par la reine Bertrade), ou dépendant de Saint Magloire, de Saint Germain des Prés, de Saint Martin des Champs, de Saint Antoine de Paris, de Saint Benoît sur Loire, de Grandmont en Limousin.

Abbayes à Coulombs, aux Vaux de Cernay (vers 1150), à Notre Dame de la Roche (1196), à Clairefontaine (1100), à Saint Rémy des Landes (1160), à Gambaiseul, à Joyenval près de Chambourcy (1221), à Houdan (1105), à Neauphle (1078), à Granchamp (vers 1150), à Yerres près de Gometz (vers 1100).

 

l'hôtel du Gros-Billot, toujours

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prieurés, centres privilégiés de travail agricole, à Villemeux, à Saint Thomas d'Epernon (1053), à Saint Laurent de Montfort (1072), aux Moulineaux (vers 1100), à Bazainville (1064), à Saint Paul des Aunais, près de Saint Rémy les Chevreuses, à Maintenon, à Mantes, à Maule, à Saint Martin de Bréthencort (1104), au Planet (vers 1100) ...

Neuves aussi sont les églises reconstruites après les destructions normandes.
Neuves sont les cathédrales qui nous émerveillent encore.

Neufs aussi les moulins à eaux, ces "roues normandes", et surtout les moulins à vent, rapportés des Croisades vers 1250.
Quelle découverte que celle de ces forces naturelles qui multiplient les pouvoirs de l'homme !

Neuves sont les foires, créées avec l'accord des comtes de Montfort.
Elles sont révélatrices de l'ouverture des routes, de la sécurité du trafic, de la prospérité générale.
Elles attirent les foules à Saint Arnoult, à Epernon, à Houdan.

 

Pierre Léchauguette et Henry Leclercq
Pays d'Yvelines, de Hurepoix et de Beauce / 1980 SARRAF

 

 

 

 

l'hôtel Terminus - carte postale oblitérée en 1904

 

 

cachet de 1906

 

 

 

 

 

 

 

 

l'hôtel Terminus - 1908

 

 

 

 

l'hôtel Terminus - 1919

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

cachet de 1939

 

 

 

 

 

 

l'hôtel Terminus - 1952

 

 

 

 

les pelouses de l'hôtel Terminus

 

 

 

 

l'hôtel Terminus - les pelouses

 

 

 

les étapes d'un touriste en France : St Léger en 1892
vues générales de St Léger en Yvelines

le patrimoine historique du village
cartes postales anciennes des bâtiments

l'histoire de St Léger en Yvelines
cpa des rues et des gens

Robert de Vilpair et la famille des "de Saint Léger",
originaire de St Léger en Yvelines !
cpa de la forêt d'Yveline

les Etangs du Roi, hier et aujourd'hui
cartes postales anciennes des étangs

A l'aube de l'an mil : le comté de Montfort
cpa des auberges et hôtels de St Léger

hommage à Peter Townsend
cpa des châteaux et des écarts

Saint Léger aujourd'hui - les jumelages
cartes postales anciennes de groupes

 

erci de fermer l'agrandissement sinon.

 .