Le musée du textile

 

 

 

 

 

les toiles de Cholet

 

L'activité de tissage est très ancienne à Cholet. D'après les historiens, c'est à l'initiative de Colbert, ministre de Louis XIV, que des tisserands venus sans doute de Hollande, s'installent dans la cité au bord de la Moine, à la fin du 17e siècle. Le nom du Marquis de Broons est attaché à ces évènements. Il a droit à une rue à Cholet, près de l'église Notre Dame.

Quelques dizaines d'années après, en 1748, sous le règne de Louis XV, sont publiés des décrets pour définir les toiles de Cholet et leurs qualités. En 84 articles sont définis les exigences et les interdits.
Sont définis notamment le nombre de fils de chaîne, la largeur des laies, le blanchissage des tissus, le nettoyage du lin, les toiles blanches, les toiles grises, les toiles fortes ou d'usage et la pureté de chaque type ainsi que la vente "sans regrattiers". Sont précisés les colorations, les aspects des toiles unies, rayées, à carreaux, flammées ou glacées. Pour les fils, sont décrits le calibrage et les traitements et le filage pour le lin et le chanvre. Le marquage des tissus avec le nom du fabricant, du lieu de production, du métrage et du contrôle sont fixés ainsi que le moyen du marquage. On précise aussi la qualité de la teinte qui est "bon teint" ou "petit teint".
Au musée d'Art et d'Histoire de Cholet figure la première page de ces décrets, si importants pour l'industrie de Cholet.

 

 

A l'encouragement des activités des tisserands, au développement de leur industrie à Cholet et dans ses environs et aussi à la défense de la profession est attaché, dans les dernières années précédant la Révolution, le nom du marquis de Rougé. Une place bien connue des Choletais porte son nom. C'est à lui que l'on devrait l'introduction du coton dans les Mauges. Le marquis de Rougé avait beaucoup d'autres idées pour Cholet et c'est sur ses injonctions que l'on crée un marché du bétail à Cholet, en 1750 (...)

 

Source : Jean Z. - Almanach Le Pays Choletais 2012
Les Lions-Clubs de Cholet

  

 

 

Aménagé dans l'ancienne usine de blanchiment des toiles de la Rivière Sauvageau, à Cholet, fier bâtiment de brique rouge construit en 1881, le Musée du Textile donne à découvrir comment, d'une activité domestique et rurale, lorsqu'on tissait sur des métiers en bois dans les caves des maisons, Cholet est devenue la capitale du mouchoir.

(...) depuis la vie quotidienne des Choletais d'antan, rythmée par le manège du rouet et de la quenouille, jusqu'au cliquetis incessant des métiers à tisser industriels, dont quelques-uns, merveilles de mécanique de précision, sont exposés sous la magnifique verrière en fer forgé façon Eiffel.

 

 

 

Réalisé avec le concours de chantiers de jeunes bénévoles, le musée a été couronné par un prix "Chefs d'oeuvre en péril" en 1991.

Au fil des salles, c'est une tradition multiséculaire qui revit ici ses heures de gloire et de dur labeur. On ne sait pas exactement à quand remonte la culture du lin et du chanvre dans les régions humides de l'Ouest de la France. Toujours est-il qu'ici, depuis le Moyen Âge, de nombreuses familles paysannes ont roui, filé, tissé à domicile, avant que n'apparaisse, favorisée par la croissance des marchés coloniaux et de l'importation du coton, une industrie textile qui ne va cesser de se développer jusqu'au début du XXe siècle.

 

 

Avant la Révolution, paraît-il, on dénombrait dans le Choletais quelque 24 000 métiers à tisser. En 1848, Cholet compte 2 filatures, 3 broderies, 15 blanchisseries, 15 teintureries et 25 fabriques. En 1925, sur 20 000 habitants, il y a dans la ville "3200 tisserands sur métiers mécaniques, 1100 blanchisseurs, teinturiers et apprêteurs, 2500 piqueuses en confection" (Ouest-France). La manufacture textile emploie alors près du quart de la population des Mauges !

Aujourd'hui, il ne reste plus à Cholet qu'une usine de tissage (Turpault), mais la ville est restée un haut lieu de la confection et de la chaussure, abritant bon nombre de fabricants et de sous-traitants pour de grands noms de la mode internationale : New-Man, IKKS, Eram, Catimini... En catimini, mine de rien, Cholet tisse toujours sa toile...

 

Source : Pays de Cholet Magazine, octobre 2002
Louis Perrot et Bernard Henry

  

 

 

 

 

 

 le métier sous toutes les coutures 

 

Il est le dernier tisserand du mouchoir de Cholet.
Depuis le 7 mai 2003, il perpétue la tradition du célèbre mouchoir, dans l'enceinte du Musée du Textile, sur le métier racheté par la ville de Cholet à l'entreprise Turpault.

La machine fait grand bruit. Une odeur d’huile, des mètres de tissu empilés çà et là, des bobines de fil rouge et blanc. Le technicien observe le mouvement de sa machine, attentif. Il nous remarque et stoppe la mécanique pour répondre à nos questions.

Comment êtes-vous devenu tisserand ?

"J’y suis venu par hasard. A la base, j’ai un CAP tourneur-fraiseur, mais je souhaitais me diriger vers l’informatique.
Deux mois avant le service militaire, une amie de mes parents m’a conseillé d’aller faire un stage chez Turpault. Ça m’a plu ; j’y suis resté 24 ans.
J’ai appris le métier sur le tas, en regardant faire les autres. D’abord manutentionnaire, puis régleur et, de fil en aiguille, j’ai eu la responsabilité du poste qualité et du suivi de la production. Je travaillais en collaboration avec la styliste sur la conception de nouveaux produits. Ce sont toutes ces connaissances et cette expérience que je mets aujourd’hui en pratique pour cette nouvelle production."

La Ville de Cholet et la CAC ont repris la production. Que pensez-vous de cette initiative ?

"Les établissements Turpault ont été victimes de la concurrence féroce des pays asiatiques. Si le mouchoir de Cholet n’est plus fait à Cholet, ce n’est plus le mouchoir de Cholet. Je ne pense donc que du bien de cette initiative. Elle va permettre de perpétuer le savoir-faire de tout un pays. Le mouchoir est plus qu’un emblème. Certains s’en moquent, certes, mais pour beaucoup, c’est une partie de l’histoire du Choletais et de la Vendée."

 

 

Que pensez-vous de cette installation au Musée du textile, c'est un cadre plutôt agréable, non ?

"Plutôt, oui ! Ça fait déjà un mois et je ne vois pas le temps passer. Début 2004, le métier sera installé dans la salle des Sèches rénovée. Autrefois, on y faisait sécher les tissus ; la température et l’hygrométrie sont meilleures qu’ici.
De plus, la production du mouchoir va être intégrée dans la muséographie. Ce qui est un plus pour le musée. Les visiteurs pourront voir le métier en marche et le travail du tisserand. Je pourrai aussi répondre à leurs questions le cas échéant."

Quelles sont les qualités pour faire un bon tisserand ?

"Ce n’est plus un métier particulièrement difficile. Il faut néanmoins être précis, méthodique et consciencieux, et porter une attention régulière à la machine."

Celle-ci est ancienne ? Demande-t-elle beaucoup d'entretien ?

"Elle a 16 ans, mais elle vient d’être refaite à neuf. Elle a donc de belles années devant elle, d’autant qu’ici elle est bichonnée. Elle est heureuse de reprendre du service et d’être mise en valeur et tant que le tisserand sera à ses côtés, elle continuera de tourner."

Comment voyez-vous l'avenir du mouchoir ?

"L'objectif est de maintenir la production à 40 000 mouchoirs par an, et je suis tout à fait optimiste quant à ces prévisions. Je pense d’ailleurs que les 60 000 sont réalisables. A terme, nous essaierons de diversifier la production en faisant du nappage et éventuellement des essuie-verres. Mais la question du "design" reste à étudier."

 

Source : Synergie n° 3
Communauté d'Agglomération du Choletais / juillet 2003
Contact : Musée du textile, route de Beaupréau, 49 300 Cholet
02 41 75 25 40

  

 

 

lien vers le site du Musée du Textile : http://www.museedutextile.com/  

 

 


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