Du
1er août au 6 octobre 1914, au 60e Régiment d'Infanterie
Territoriale (régiment de
réservistes) comme Lieutenant territorial.
extrait de l'historique du 60e R.I.T
publié en 1920
Encadrement du 60e
Territorial d'Infanterie au départ le 9 août
1914
(d'après l'historique du 60e
R.I.T.)
Lieutenant-Colonel
JOBARD commandant le régiment
Ce régiment compte trois
bataillons :
* 1er bataillon Chef de Bataillon : MIGOUT
Ce bataillon compte 4 compagnies :
* 4e compagnie : Commandant de Compagnie : CORNE
Capitaine
Cette compagnie compte 4 sections
:
* Chef 1re Section : PERRUSSOT Lieutenant
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xtrait
de l' istorique
du 60e R.I.T.
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Rédigé après guerre, bien
dans le style "patriotique" de ce genre de récit, cet
historique nous apporte néanmoins de précieuses
informations :
"La mobilisation se fait du 2 au 9
août (1914).
L'état d'esprit des arrivants de chaque jour ne se
dément pas ; il est fait de gaîté
généreuse et contagieuse, de résolution
éclairée et pleinement consciente de ses devoirs.
Le Bourguignon sait voir et vouloir, et puis il est de l'Est et il a
hâte d'en finir avec le cauchemar allemand qui commence
à paralyser la France : il accepte la guerre que lui impose
l'ennemi, et il est décidé à la mener jusqu'au
bout, jusqu'à la délivrance complète.
Il ne sait pas s'il ira à Berlin, mais il sait, le vieux
poilu du 60e R.I.T., que le Boche sera vaincu et mis hors
d'état de nuire parce que tout sera fait pour
cela."
Ils ont l'air presque heureux de se
retrouver, ces officiers réservistes du 60e R.I.T. Pas
étonnant :
ils se doivent se connaître puisqu'ils ont dû faire des
"périodes" ensemble avant guerre...
"Dès que la mobilisation est
achevée, le 60e R.I.T. quitte Mâcon à l'effectif
de 44 officiers, 168 sous-officiers et 2.859 soldats et il est
transporté dans le camp de Besançon ; là,
sous l'ardente impulsion de son chef, le lieutenant-colonel Jobard,
le régiment commence un véritable entraînement
qui se prolonge jusqu'au 20 octobre ; affecté à la
défense du secteur sud et réparti dans les
cantonnements de ce secteur: Arguel, Avenay, Pugey, Larnod, Fontain,
Petite-Vèze (1).
(1) Ce sont des petits villages du Doubs, au
sud de Besançon.
Les hommes sont employés à des
travaux de défense et reçoivent une instruction
intensive du service en campagne, se multiplient presque sans repos ;
tout le monde s'y prête sans réserve.
Les officiers mettent toute leur intelligence et leur activité
à se documenter, à se pénétrer de leurs
devoirs de chefs, à se porter, avec une initiative bien
française, au devant des instructions de
l'autorité.
Les soldats s'appliquent avec conscience à fournir l'effort
qu'on leur demande, supportent avec gaîté les fatigues
de cet entraînement progressif, ne font qu'un avec leurs
officiers, dans la volonté de servir la défense
nationale, par tous les moyens et jusqu'au triomphe.
Ce fut, dès le premier jour, une
constatation pleine de promesses que celle de l'entente
étroite et intime qui s'établit entre les soldats du
60e R.I.T. et leurs officiers.
Rarement du reste, on put voir un cadre plus
digne de sa mission. Sérieux, gai, dévoué,
intelligent, bon enfant, le Bourguignon apportait ces qualités
dans l'autorité comme dans l'obéissance.
Des deux côtés, on y mettait une grande confiance et pas
d'étroitesse de vue, et cette entente devait, jusqu'à
la fin de la guerre, régler les rapports de tous les membres
de cette grande famille que fut le régiment.
Des actes d'indiscipline, on ne sut
guère ce que c'était au 60e ; tous ces hommes qui, dans
la vie civile, se connaissaient et s'aimaient, surent toujours, et de
plein gré,conserver une allure cordiale à leurs paroles
et à leurs gestes de commandement et d'assentiment.


Eugène est à gauche, ici. Il
porte deux décorations : le mérite agricole et les
palmes académiques.
Si donc cette période
d'entraînement de sept semaines fut parfois très
pénible, elle fut certainement rendue facile par la bonne
volonté de tous et par la haute conception que chacun eut,
dès le premier jour, de son devoir.
Cependant, le régiment était fort
menacé de perdre cette belle
homogénéité.
Le 8 octobre, sur ordre du commandement supérieur, il
envoie 1 102 hommes de troupe au 160e R.I. et 290 au 79e
R.I.
Cet honneur de fournir des renforts à
deux des meilleurs régiments du 20e corps, il
l'appréciait ; mais cette séparation, comme toutes
celles qui survinrent par la suite, fut une peine pour tout le monde,
et il n'est besoin que d'avoir vu, plus tard, la joie avec laquelle
on retrouvait, dans les rencontres fortuites du front, ce qu'il
restait des nôtres au 160e et au 79e pour apprécier la
force du lien qui unissait ces soldats, fils de la même
région.
Le 16 octobre, 500 hommes partent encore
pour le 89e R.I. et, entre temps, le dépôt de
Mâcon envoie 1 630 hommes pour remonter l'effectif du corps
épuisé par ces saignées successives.
C'était d'autant plus opportun que
l'ordre était venu du G.Q.G. de se tenir prêt à
partir pour une destination inconnue. Cette fois, c'est la guerre, la
vraie guerre, et sans se dissimuler les fatigues et les risques qui
l'attendent, le 60e R.I.T. est heureux de se sentir enfin sur le
point d'être utile et de prendre sa part de la
lutte."
En octobre, Eugène Perrussot fait un
passage éclair de quelques jours au 160e R.I.
Rapidement, il demande et obtient d'être affecté au 89e
Régiment d'Infanterie.
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