égendes d'njou

 

 

"Les légendes angevines qui ont trait aux époques préhistoriques ne sont guère que des explications simplistes, candides ou audacieuses.

Les vestiges retrouvés de ce passé nébuleux sont attribués, suivant la tournure d'esprit des interprètes, au Diable, aux Saints ou à quelque personnification mythique des contes : fée, enchanteur, magicien ou sorcier, ayant acquis droit de cité dans le pays."

 

saint Léger victime du maire du palais Ébroïn

 

"Lorsque la nouvelle de la mort de Chidéric II fut connue - écrit le biographe de Léger - les hommes qui avaient été condamnés à l'exil par son ordre revinrent sans crainte, comme les serpents pleins de venin ont coutume, au retour du printemps, de quitter les cavernes qu'ils habitent pendant l'hiver. Leur fureur s'exhala avec telle force et produisit un tel trouble dans la patrie qu'on crut tout à fait que la venue de l'Antechrist approchait. Les gouverneurs des provinces commencèrent, à l'envi les uns des autres, à s'attaquer avec des haines horribles, et comme il n'y avait point de chefs établis au faîte du pouvoir, chacun voyait de la justice dans sa propre volonté et agissait sans redouter aucun frein. Nous connûmes bientôt que la colère de Dieu était venue, car nous vîmes se montrer dans le ciel l'étoile que les astrologues nomment Comète, et dont l'apparition présage à la terre, troublée par la famine, le changement des rois, les attaques des Gentils, et les maux de la guerre. Mais, comme il est écrit : Les insensés ne se laissent pas corriger par des paroles, encore moins par des signes ainsi ceux qui étaient revenus de l'exil, où ils avaient été à cause de leurs mauvaises actions, accusaient le parti de Léger de toutes les souffrances."

Léger finit par être victime d'Ébroïn, qui lui fit couper la langue et crever les yeux. Un concile le dépouilla de la prêtrise, et après avoir subi toutes sortes de tourments, l'ancien évêque d'Autun fut mis à mort le 2 octobre 678. Sa fin malheureuse lui a valu, plus que ses mérites, d'être mis au rang des saints.

 

tableau du XIXe s.- église Saint-Léger de Menucourt (Val d'Oise)

 

miracles au passage du convoi funèbre de saint Léger

 

Ursin, abbé de Ligugé, qui a écrit la vie de Léger, nous a laissé le récit de son convoi funèbre à travers notre région et des miracles qui s'accomplirent sur son passage. Il en est resté une tradition très populaire, et nombreuses sont les églises mises sous le vocable du prélat mérovingien.

"À l'évêque de Poitiers, le sort accorda la faveur du corps de Léger. Il le fit transporter dans son diocèse.. Ce fut un voyage que la tradition a merveilleusement entouré de pieux incidents, de saints miracles. Devant le cadavre de saint Léger, les aveugles ouvraient les yeux pour le contempler, les sourds avaient des oreilles pour entendre les bruyantes acclamations de la foule ; les muets entonnaient, au grand étonnement de tous, des hymnes de gloire, et les paralytiques eux-mêmes s'élançaient de leurs lits, si longtemps pressés par leurs infirmes cadavres, pour suivre la marche triomphante du corps du martyr victime d'Ebroïn. Sur toute la route se pressaient les populations, et tellement grande était la foule que l'on ne pouvait approcher du cercueil que portaient glorieusement les moines accourus de toutes parts pour cette sollennité."

La vertu des reliques de Léger n'étendait pas sa protection seulement sur les malades, elle venait encore, d'après la tradition, corriger les erreurs de la justice humaine.

"Dans une petite ville, près de Tours, au moment où le cortège traversait les rues, une femme, accusée de la mort de son mari, était conduite au supplice, les mains et le cou chargés de chaînes. Elle s'écria : "Viens à mon aide, bienheureux Léger, car innocente je péris. J'ai été jetée dans ces fers par de faux accusateurs". À peine avait-elle dit cela que ses chaînes, brisées, tombèrent aux pieds de ses gardes, et, aux yeux de tous, celle qui allait périr injustement parut clairement innocente."

 

statuette de aint Léger (XIXe s.) dans l'église de Chivres.(Côte d'Or)

 

Les éléments eux-mêmes furent apaisés par le saint. .

"Quand on fut arrivé près de la Vienne, le vent était contraire et soulevait les ondes du fleuve ; les bateliers, tremblants, commencèrent par refuser aux passagers l'entrée des barques, de peur qu'ils ne périssent dans les eaux. Mais l'abbé Audulf (abbé de St-Maixent), se confiant aux mérites du saint, les exhorta en disant : "Mettez-vous dans le bateau et passez avec assurance, car le Seigneur apaisera les ondes". Dès que le corps fut placé dans la barque, les eaux se calmèrent, et ils passèrent fort heureusement le fleuve."

D'après les chroniqueurs du Poitou, il y eut, en cette fin d'année 678, un bouleversement climatérique assez extraordinaire. Ils relatent des pluies abondantes, qui firent déborder les rivières, et une température si douce qu'on eut une deuxième récolte de fruits.

"Les pluies furent si terribles, que dans l'espace de deux ou trois heures, on vit à travers les plus petites vallées courir d'énormes torrents. Les arbres fleurirent en automne et donnèrent des fruits pareils à. ceux déjà cueillis. Les roses parurent vers le neuvième mois. Les rivières grossirent outre mesure, et de telle sorte qu'elles s'ouvrirent de larges routes sur lesquelles les eaux n'étaient jamais arrivées ; ce qui ne fit pas peu de tort aux moissons."

 

 

 

 

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