église en étiquette : Saint-Léger

par Jean-Marie Nick

 

La plus ancienne église paroissiale de la capitale du Florival occupe un rang prépondérant dans l'histoire de l'architecture religieuse d'Alsace.

 

 

Une magnifique étiquette ancienne, relativement dépouillée et vantant les crus d'Alphonse Cadé, jadis récoltant-négociant à Guebwiller, a mis en exergue l'église romane Saint Léger sur fond de Kitterlé, un terroir aujourd'hui classé grand cru.

 

l'église Saint Léger de Guebwiller :
un magnifique sanctuaire roman au pied du célèbre Kitterlé

 

Certes, personne ne verra jamais ce bâtiment cultuel sous cet angle, pour la simple raison que le site prestigieux se trouve dans le dos de l'église et non vis-à-vis de la façade, comme on pourrait le croire. Mais peut-on vraiment en vouloir au dessinateur d'avoir inversé la perspective ?
Pour rester fidèle à la réalité, l'artiste aurait donc dû dessiner la façade au premier plan et les coteaux concernés en arrière-plan.
Mais les artistes n'ont-ils pas tous les droits lorsqu'ils veulent, à travers leur création, faire passer un message ?

 

 

Roman tardif

Les historiens régionaux de l'art classent l'église Saint-Léger parmi les édifices bâtis durant la période du roman tardif les mieux conservés. Erigé dans la ville haute de Guebwiller à partir de la fin du 12e siècle - en 1182, selon la chronique des Dominicains - ce lieu de culte a succédé, comme l'ont prouvé diverses campagnes de fouilles, à deux églises antérieures.

 

 

L'historienne florivalienne, Sonia Pelletier-Gautier pense que c'est "à l'époque carolingienne qu'une première église a été implantée sur le site de Saint Léger" et que la seconde église a remplacé la première au 10e siècle, sous le règne des empereurs saxons othoniens.
L'église Saint Léger aujourd'hui visible a sans doute vu le jour suite à une augmentation importante de la population urbaine, alors que la ville naissante fait partie de la seigneurie abbatiale de Murbach.
Dans ce bâtiment, "certains de ses aspects plus élancés, plus dégagés, témoignent d'un style gothique", souligne Sonia Pelletier-Gautier qui ne renie toutefois pas le caractère roman tardif du lieu. Au 14e siècle, le bâtiment a bénéficié de travaux importants : suite à un incendie, le chevet du choeur a été transformé en abside polygonale et des bas-côtés aux ouvertures ogivales, constitués de trois chapelles à l'ouest et de deux à l'est, sont venus agrandir l'église. D'autres rénovations ont été effectuées au 16e siècle (construction d'une sacristie) et au 19e.

 

 

Influences

La visite de Saint-Léger de Guebwiller commence bien évidemment, selon le professeur Théodore Rieger, de Strasbourg, par "l'imposante façade festonnée d'arcatures (qui) s'étage et se déploie dans une parfaite lisibilité où alternent les pleins, dans un jeu subtil et savant de contrastes et de complémentarité".
L'érudit conseille aux visiteurs d'admirer le porche et le portail, les clochers ajourés, la tour octogonale de croisée avec ses mystérieux personnages sculptés à ses pieds : l'homme à l'escarcelle, l'homme à la cordelière, l'homme au gobelet et le vieillard barbu.
Indiscutablement, cette construction est de première importance dans l'histoire de l'art roman en Alsace, même si sa façade semble avoir été influencée par le savoir-faire des bâtisseurs bourguignons, voire picards.
A proximité d'autres bâtiments prestigieux (à Murbach, à Lautenbach ou à Pfaffenheim, par exemple), Saint Léger figure en bonne place sur la route romane d'Alsace et contribue à l'incontestable notoriété touristique de la capitale du Florival.

Jean-Marie Nick

Source : http://www.lalsace.presse.fr/jdj/97/11/09/GU/article_1.html

 

 

  

"Eglise de Guebwiller (Haut-Rhin)", par Adrien Dauzats (1808-1868)
dessin à la mine de plomb
 

Source : http://gallica.bnf.fr   

 

 

 

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la visite de l'église

le puits Saint-Léger

 

  

 

 

https://www.stleger.info